Etats-Unis : le marché de l’emploi a bien résisté en novembre

 
 
SGE.TOI09.081206161210.photo00.quicklook.default-245x160.jpg
Une femme à la recherche d’un emploi, le 2 février 2006 à Oakland, en Californie (Photo : Justin Sullivan)

[08/12/2006 16:23:51] WASHINGTON (AFP) Le marché du travail aux Etats-Unis a bien résisté en novembre aux difficultés de l’immobilier et de l’automobile et les analystes croisent les doigts pour que l’atterrissage en douceur se poursuive.

L’économie a créé 132.000 emplois le mois dernier, après 79.000 en octobre, une bonne surprise pour les analystes qui tablaient sur 105.000 embauches seulement. Le taux de chômage a pour sa part progressé à 4,5% de la population active contre 4,4% le mois précédent, conformément aux attentes.

“Le rapport renforce la confiance dans le scénario d’un atterrissage en douceur”, a résumé dans une note Frederic Dickson, du cabinet DA Davidson.

Le rapport révèle une dichotomie bien connue mais néanmoins frappante entre les “canards boiteux” de l’économie –immobilier et automobile– et les services à la bonne santé insolente.

Le gros des créations d’emplois a concerné le tertiaire le mois dernier: 43.000 pour les services aux entreprises, 41.000 pour l’éducation et la santé… Les magasins ont embauché 20.000 personnes, un signe encourageant sur l’optimisme des commerçants à l’approche des fêtes de fin d’année, qui sont déterminantes pour leur chiffre d’affaires.

Mais, sans surprise compte-tenu des difficultés du secteur automobile et de l’immobilier résidentiel, l’industrie a supprimé 15.000 emplois, surtout dans le secteur des biens durables, et le bâtiment 29.000.

Tout bien pesé, “c’est un bon rapport qui suggère que le ralentissement de l’immobilier pour le moment n’a pas affecté l’ensemble de l’économie et que les services restent vigoureux”, a estimé Sal Guatieri de BMO Financial Group.

Les chiffres étaient particulièrement attendus alors que la Réserve fédérale (Fed) se réunit mardi prochain pour réexaminer le niveau de son principal taux directeur, fixé à 5,25%.

“Le rapport suggère que l’économie évolue exactement comme la Fed le prévoit, c’est à dire qu’en dehors de l’automobile et de l’immobilier elle se porte plutôt bien et qu’en même temps il reste des risques d’inflation”, estime Drew Matus de Lehman Brothers.

Du côté de l’inflation, les salaires ont progressé de 4,1% sur un an en novembre. Alors que la menace sur le front des prix du pétrole s’éloigne, celle d’une hausse des salaires se fait de plus en plus précise.

Cela devrait inciter la banque centrale à garder le statu quo mardi, selon les analystes.

Mais au delà les analystes sont partagés, car tout dépendra de la résistance de l’économie.

Certains estiment que le plus dur est passé à la fois dans le secteur de la construction, avec des frémissements perceptibles sur les ventes ou les prix, et dans celui de l’automobile, eu égard aux plans de restructuration en cours. De ce fait, on devrait assister à “une poursuite d’une croissance modérée avec un ralentissement de l’inflation”, selon M. Guatieri.

D’autres voient un scénario moins optimiste.

“Nous pensons que la faiblesse dans le secteur des biens finira par imprégner celui des services parce que c’est toujours ce qui se passe”, estime Joseph Lavorgna de Deutsche Bank.

Les deux points noirs de l’économie seraient ainsi des indicateurs avancés d’une faiblesse plus généralisée dans les mois à venir.

“Les chiffres d’aujourd’hui n’indiquent sûrement pas une récession”, estime Avery Shenfeld de CIBC World Markets. Mais “nous commençons à voir émerger les signes d’un ralentissement”.

 08/12/2006 16:23:51 – © 2006 AFP