Le nouveau géant des télécoms Alcatel-Lucent à l’épreuve de ses choix

 
 
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Montage de photos des PDG d’Alcatel, Serge Tchuruk, et de Patricia Russo de Lucent technologies

[01/12/2006 13:29:28] PARIS (AFP) Le Français Serge Tchuruk et l’Américaine Patricia Russo, le tandem à la tête du nouveau géant des infrastructures de télécoms, Alcatel-Lucent, détaillent vendredi à Paris leur projet d’entreprise qu’il leur faut encore mettre en oeuvre pour montrer le bien fondé de cette union.

Nouveau numéro deux mondial des infrastructures télécoms, Alcatel-Lucent, dont la fusion a été entérinée jeudi, fait son entrée vendredi sur les Bourses de New York et de Paris.

Huit mois après le lancement en avril de l’opération et après avoir obtenu toutes les autorisations nécessaires, le nouveau groupe, qui sera de droit français, avec son siège social à Paris, commence ses opérations vendredi.

“Avec ce rapprochement, nous réunissons deux sociétés de premier plan pour former un leader incontesté de l’industrie”, s’est réjoui jeudi Patricia Russo, ex PDG de Lucent.

Nommée directrice générale de la nouvelle société au cours du premier conseil d’Alcatel-Lucent jeudi à Paris, Mme Russo deviendra ainsi la première femme à diriger une société du CAC 40.

L’ancien PDG d’Alcatel, Serge Tchuruk, a été nommé à la présidence du conseil d’administration.

Alcatel-Lucent, présent sur tous les secteurs d’activités de télécoms (fixe, mobile,…) et sur l’ensemble de la planète, va désormais occuper la deuxième place derrière l’américain Cisco mais devant le suédois Ericcson et la future alliance entre le finlandais Nokia et l’allemand Siemens.

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Montage de photos des PDG d’Alcatel, Serge Tchuruk, et de Patricia Russo de Lucent technologies

En avril, M. Tchuruk avait expliqué que la consolidation en cours chez les opérateurs téléphoniques entrainait celle des fournisseurs d’infrastructures comme Alcatel-Lucent, confrontés à une concurrence féroce des industriels chinois.

M. Tchuruk, arrivé en 1995 à la tête d’Alcatel, avait aussi rappelé que les deux groupes avaient déjà tenté de fusionner en 2001.

Ce mariage est l’aboutissement de son pari sur le recentrage du groupe sur les activités télécoms, après s’être désengagé (Alsthom) ou avoir vendu (Cegelec, Nexans,..) de nombreuses activités.

Même s’il a du laisser la direction opérationnelle à Patricia Russo, M. Tchuruk a prévenu que son rôle consisterait à demander des “comptes”.

Les deux sociétés fusionnées ont affiché un chiffre d’affaires combiné de 21 milliards d’euros (27,5 milliards de dollars) en 2005 et un chiffre d’affaires pro-forma de 18,6 milliards d’euros compte tenu des activités qu’Alcatel doit transférer à Thalès dans le cadre de leur futur partenariat.

Cette fusion permettra des économies de l’ordre de 1,4 milliard d’euros (1,7 milliard de dollars) par an, en année pleine, d’ici trois ans, ont réitéré les dirigeants.

Dans le cadre de ces économies, le nombre des salariés qui s’élève à 79.000 (après le transfert de quelque 10.000 salariés à Thalès) sera réduit de 9.000 personnes, a annoncé jeudi le groupe. Le même jour le syndicat CFDT d’Alcatel a dénonçé ce “mariage” qui va entrainer “9.000 enterrements”.

En avril, les deux sociétés avaient évoqué une réduction d’environ 10% des effectifs sur un total de 88.000 salariés.

Alcatel comme Lucent ont toujours pris soin de souligner qu’il s’agissait d’une “fusion entre égaux”. Mais, dans les fait, Alcatel aura un poids supérieur à Lucent: les actionnaires d’Alcatel détiendront environ 60% et ceux de Lucent 40% du capital, à l’issue de la fusion qui s’opère par échange d’actions (un titre Alcatel pour cinq actions Lucent).

 01/12/2006 13:29:28 – © 2006 AFP