Congrès de l’UTICA : Le «cas» Moncef Khemakhem fait une brève «incursion» dans les débats

 
 

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dans les coulisses dès le premier jour, l’affaire Moncef Khemakhem a refait
surface lors de la deuxième journée du quatorzième congrès de UTICA. Mais la
présidence du congrès a vite fait de reprendre le contrôle de la situation.

Comme on s’y attendait, l’«affaire» Moncef Khemakhem, qui a déjà fait couler
beaucoup d’encre et de salive, présente dans les coulisses dès le premier
jour, a refait surface lors de la deuxième journée du quatorzième congrès de
l’Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (UTICA). En
raison de ce qui se disait sous cape ou s’est écrit dans certains journaux,
M. Hédi Djilani, président de la centrale patronale, s’est senti obligé d’en
parler dans son speech, mercredi 22 novembre 2006. «Celui qui m’accuse de
détester Sfax et les Sfaxiens se trompe. Il n’y a aucune raison pour que je
les déteste puisque j’ai grandi avec eux», a lancé M. Djilani à ceux qui lui
ont collé cette accusation et lui ont demandé de présenter des excuses à
Sfax et aux Sfaxiens.

Le président de l’UTICA a ensuite enchaîné en expliquant pourquoi il a
rejeté la demande de levée du gel de l’activité de M. Moncef Khemakhem au
sein de la centrale patronale. «On pardonne à celui qui reconnaît son
erreur. Mais il ne peut pas y avoir de levée du gel pour réhabilitation, ni
réparation d’une injustice parce qu’il n’y a pas eu injustice. Mon devoir
est de protéger l’organisation afin qu’elle ne se transforme pas en
citadelle politique».

Prenant la parole à la suite de M. Djilani, un congressiste a réitéré la
demande de «levée de la décision de gel de l’activité (de M.Khemakhem, ndlr) parce
que cette mesure a été prise suite à une dénonciation et sans donner la
parole» à la personne concernée.

Voyant le risque d’un enlisement du congrès dans un débat sur le «cas Khemakhem»,
le président du congrès réagit promptement pour rappeler fermement qu’«on ne
peut pas évoquer les sujets qui ont été légalement examinés par des
commissions». Mais malgré cet interdit, un congressiste de Sfax est revenu
sur le sujet pour inviter le président de l’UTICA à avoir à l’égard de M.
Khemakhem –«un syndicaliste qui a servi l’organisation»- l’attitude du «père
qui pardonne lorsque son fils se trompe». Ce qui a obligé le président du
congrès de menacer «ceux qui évoqueront un sujet» hors sujet de leur
«retirer la parole».

Auparavant, le président de la centrale patronale a été ovationné par les
congressistes après avoir parlé de son action à ce poste depuis 1988. «Je ne
regrette pas un seul instant passé à l’UTICA, même si cela a été au
détriment de ma santé, de ma famille et de mes affaires. J’aurais pu figurer
parmi les 10 ou 15 plus importants hommes d’affaires, mais je ne suis
peut-être que le 3000ème», a lancé M. Djilani, qui ne regrette
pas le choix qu’il a fait de s’engager dans l’action syndicale. Et au moment
de remercier les congressistes en particulier et les adhérents de l’UTICA
d’une façon générale de leur «amour» et de leur «respect», et d’affirmer
qu’il a «la conscience tranquille» puisque son parcours de président de
l’UTICA a été marqué «par le moins d’erreurs possibles», M. Djilani a éclaté
en sanglots. Avant de mettre en exergue le fait que «j’ai essayé d’être à la
hauteur de votre confiance et de la confiance du chef de l’Etat, et que «la
présidence (de la centrale patronale, ndlr) ne se résume pas à un fauteuil
mais nécessite un travail fatigant  qui m’empêche de faire ce que tout le
monde fait : sortir, veiller, etc.».

Ovationné, le patron des patrons a continué sur sa lancée pour souligner que
«j’ai aimé l’organisation (…) et je n’ai laissé personne l’utiliser. Ceux
qui ont essayé de le faire m’ont trouvé sur leur voie. J’ai encaissé les
articles, les racontars, mais je n’ai rien fait pour mériter tout cela», a
affirmé le président de l’UTICA.