La première fortune de Chine selon Forbes dans le collimateur de la justice

 
 
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Le chef du Bureau de Shanghai de Forbes, Russell Flannery, lors d’une conférence de presse, le 2 novembre 2006 à Pékin (Photo : Peter Parks)

[02/11/2006 10:25:11] PEKIN (AFP) Un patron chinois qui fait l’objet selon la presse d’une enquête judiciaire pour fraude est désormais l’homme le plus riche de Chine, selon le classement annuel du magazine américain Forbes publié jeudi.

A 37 ans, Huang Guangyu, qui a fondé et dirige la première chaîne de distribution de matériel électrique et électronique GOME, arrive en tête du classement, avec une fortune évaluée à 2,3 milliards de dollars.

Cette fortune a presque doublé au cours de l’année écoulée, grâce à un bond des ventes de la chaîne aux nouveaux consommateurs chinois mais aussi, souligne le journal, grâce à une vente d’actions personnelles tombant à point.

Pourtant, Huang se retrouve aujourd’hui dans le collimateur de la justice selon un autre journal, ce que GOME a démenti en début de semaine.

Selon le magazine économique Caijing, Huang Guangyu est pris dans les remous d’une enquête visant en fait davantage son frère, Huang Junqin, un promoteur immobilier au 91e rang de la liste Forbes.

Les investigations portent sur l’utilisation frauduleuse de prêts bancaires d’un montant total de 165 millions de dollars, accordés par la Bank of China entre 1997 et 2004.

Pour Forbes, la richesse de Huang est à l’image de la Chine d’aujourd’hui, où une nouvelle classe d’entrepreneurs a émergé, amassant des fortunes dans des temps records et à des âges records.

Il n’est en effet pas le seul à avoir profité de la croissance chinoise : les avoirs conjugués des 400 personnes les plus riches de Chine ont bondi en un an de 51%, à 110 milliards de dollars, selon la même source.

Pour un seul milliardaire en dollars en 2003, ils sont aujourd’hui 15, cinq de plus que l’an passé. Et près d’un quart des 40 plus riches sont âgés de moins de 40 ans, la moyenne étant de 46,5 ans, contre près 66 ans aux Etats-Unis.

“Une des principales raisons de l’augmentation de leur richesse est le succès de l’introduction en Bourse, à l’étranger, de leurs sociétés”, a expliqué Russell Flannery, chef du bureau de Shanghai du magazine et auteur de la liste.

“L’accès aux marchés des capitaux des compagnies privées, longtemps restées dans l’ombre des entreprises étatiques, va améliorer leur compétitivité. C’est une bonne chose pour elles”, a-t-il commenté.

Un des grands vecteurs du succès en Chine est le secteur immobilier, d’où sont issus bon nombre des nouveaux riches.

Un promoteur immobilier, Xu Rongmao, se place d’ailleurs en deuxième position, juste après Huang, avec une fortune quasi-équivalente de 2,1 milliards de dollars.

Le numéro un de 2005 passé numéro 3 cette année, Larry Rong Zhijian, qui pèse 2 milliards selon Forbes, dirige CITIC Pacific, une compagnie incorporée à Hong Hong et détenue à 29% par une filiale à 100% du conglomérat d’Etat chinois CITIC.

Première femme du classement, où elle arrive en cinquième position, Zhang Yin, 49 ans, a une fortune estimée à 1,5 milliard après avoir introduit en Bourse en mars sa société, la Nine Dragons Paper, spécialisée dans le papier recyclé.

Mais si les fortunes se bâtissent vite (23 des 40 premiers de la liste sont des nouveaux entrants), elles sont encore sans comparaison avec les niveaux atteints aux Etats-Unis. La moyenne au sein des 40 premiers est de 950 millions de dollars en Chine, contre 13,2 milliards outre-Pacifique, où Huang n’arriverait qu’en 133e position.

Forbes dit avoir établi sa liste par l’étude des documents boursiers et des entretiens avec les dirigeants des entreprises concernées mais aussi leurs concurrents.

 02/11/2006 10:25:11 – © 2006 AFP