[02/11/2006 11:59:09] FRANCFORT (AFP) Le chômage en Allemagne est tombé en octobre à son plus bas niveau depuis quatre ans, l’emploi profitant de plus en plus du mini-boom que connaît actuellement la première économie de la zone euro. “Même les râleurs et rabat-joie notoires ne peuvent plus l’ignorer : la percée sur le marché du travail est là. Nous avons toutes les raisons de nous réjouir”, a déclaré jeudi le ministre du Travail, le social-démocrate Franz Müntefering, laissant au placard sa réserve d’usage. Le taux de chômage brut, référence dans le débat public, est descendu sous les 10% de la population active en octobre pour la première fois depuis novembre 2002, à 9,8%, selon les chiffres de l’Agence pour l’emploi. En septembre, il était encore de 10,1%. Au total, quelque 4,085 millions de personnes étaient à la recherche d’un emploi, soit environ 153.000 de moins que le mois précédent. Ces chiffres meilleurs que prévu font écho à ceux du mois de septembre en France, qui ont aussi agréablement surpris en redescendant sous la barre des 9% de la population active, à 8,8%, le meilleur taux en cinq ans. “La relance (économique) automnale a amélioré de nouveau le marché du travail. Le chômage a de nouveau fortement reculé. Le nombre des offres d’emploi a de nouveau augmenté et largement dépassé le niveau de l’an passé”, a résumé le président de l’Agence pour l’emploi Frank-Jürgen Weise, cité dans un communiqué. Selon lui, l’augmentation du nombre des emplois soumis à cotisations sociales, dans la foulée de la relance économique que connaît actuellement l’Allemagne, est la principale raison du recul du chômage en octobre. Ce mois est en général bénéfique à l’emploi, car il profite des nouvelles embauches après la période estivale. Par ailleurs, l'”été indien” cette année a été favorable aux emplois en plein air, et a aussi joué un rôle dans la très nette détente du marché, relèvent des analystes. En données corrigées des variations saisonnières (CVS), jugées plus représentatives par les économistes de l’évolution du marché, le nombre des chômeurs a reculé de 67.000 en octobre. Une surprise, car les analystes avaient parié sur une baisse de seulement 20.000 dans leur consensus. Pour Sylvain Broyer, ce recul est tout bonnement “stupéfiant”. “C’est le meilleur résultat pour un mois d’octobre depuis dix ans”, souligne-t-il. Et après trois mois de stagnation, la baisse du taux CVS est vraiment “une bonne nouvelle”. Ce dernier s’est réduit à 10,4%, contre 10,6% en septembre et 10,5% attendu. La tendance à la baisse du chômage devrait se poursuivre dans le pays, mais à un rythme plus lent, juge M. Broyer qui prévoit une nette décélération de l’activité dans le secteur du bâtiment au premier semestre de l’an prochain. Le président de l’Agence pour l’emploi a dit lui aussi s’attendre jeudi à une poursuite de la tendance positive, avec une légère baisse du nombre global des chômeurs. Il devrait se réduire en moyenne de 170.000 à 4,37 millions l’an prochain, contre 4,54 millions attendus cette année. Pour Holger Schmieding, économiste à la Bank of America, la performance d’octobre confirme sans conteste le retournement du marché, dont l’amélioration dépend désormais des emplois soumis à cotisations sociales et non plus des petits boulots subventionnés. “Cela est de bonne augure pour les perspectives de consommation”, argumente-t-il. Selon lui, la progression de ces emplois plus sûrs, conjuguée à une modeste augmentation des salaires, “va largement compenser la hausse de la Taxe sur la valeur ajoutée”, qui va grimper l’an prochain de 3 points de pourcentage à 19%. |
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