Le plan social de Sanofi-Aventis illustre les difficultés du secteur

 
 
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Logo du groupe pharmaceutique Sanofi-Aventis

[25/10/2006 15:26:09] PARIS (AFP) Les 500 suppressions d’emplois annoncées mercredi par le géant pharmaceutique Sanofi-Aventis illustrent les difficultés d’un secteur touché notamment par les déremboursements de médicaments, et pourraient être le prélude à d’autres plans sociaux, selon le patronat.

Le Leem (Entreprises du Médicament, qui revendique 300 sociétés pharmaceutiques en France, employant plus de 100.000 salariés), a tout récemment recensé neuf plans sociaux depuis le début de l’année, après treize sur l’ensemble de 2005.

Sanofi-Aventis, troisième laboratoire pharmaceutique mondial, a ainsi annoncé mercredi en Comité central d’entreprise (CCE) son premier plan social depuis la fusion en 2004 entre Aventis et Sanofi-Synthélabo.

Les 504 emplois doivent être supprimés dans la filiale commerciale – à raison de 399 postes au sein de la “force de vente” (les visiteurs médicaux, ndlr) et 105 au siège – sur un effectif global de 28.000 salariés en France, dont 4.516 dans cette filiale.

La réorganisation découle d’une “perte d’activité importante liée au durcissement brutal des mesures de régulation imposées par les autorités de santé”, a expliqué Sanofi, en référence à la baisse des prix des médicaments, l’accélération “très forte” du développement des médicaments génériques, et les déremboursements.

L’annonce du plan social est survenue au moment même où le ministre de la Santé Xavier Bertrand révélait sa décision d’abaisser pendant un an à 15% au lieu de 35% le taux de remboursement de 41 médicaments, essentiellement des antidiarrhéiques et des produits utilisés en ORL et en pneumologie.

Avec un éventail très large de médicaments (près de 350), Sanofi-Aventis est à chaque fois touché par les vagues de déremboursement. Son médicament Ercefuryl figure par exemple dans la liste des 41 médicaments.

“Les mesures de régulation sont mises en place sans aucune concertation”, a affirmé la direction à l’AFP, accusant les politiques de santé de “contraindre” le groupe à un plan social, “contraire à sa culture”.

“La perte d’activité constatée devrait se poursuivre dans les années à venir”, a-t-elle prévenu.

De fait, ce plan social pourrait être le prélude à d’autres restructurations. Début octobre, le Leem (patronat) avait constaté une “rupture brutale” de la croissance des ventes de médicaments “fragilisant” les groupes pharmaceutiques français.

Cela aura des “conséquences visibles sur l’emploi”, avait mis en garde son président, Christian Lajoux. Selon lui, “tous les types d’emplois” seraient concernés: les visiteurs médicaux, la recherche clinique, l’enregistrement des médicaments, les médecins, les pharmaciens, les techniciens et les sites industriels.

La CGT-Chimie avait interpellé le patronat, jugeant que “les salariés n’ont pas à faire les frais de la stratégie économique de l’industrie pharmaceutique”.

 25/10/2006 15:26:09 – © 2006 AFP