Acier : après le mariage Mittal-Arcelor, l’indien Tata Steel convoite Corus

 
 
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Le directeur général d’Arcelor-Mittal Roland Junck, et le président Lakshmi Mittal en conférence de presse, le 13 septembre 2006 à Madrid (Photo : Javier Soriano)

[05/10/2006 16:20:13] NEW DELHI (AFP) Trois mois après le rachat du géant européen de l’acier Arcelor par l’homme d’affaires indien Lakshmi Mittal, le sidérurgiste Tata Steel convoite l’anglo-néerlandais Corus, une nouvelle illustration de l’appétit des groupes indiens à l’étranger.

Le premier groupe sidérurgique privé indien Tata Steel a confirmé jeudi s’intéresser au neuvième mondial Corus, pour un achat éventuel évalué à quelque 8 milliards d’euros.

“Corus est l’une des sociétés que nous regardons. Quand nous regardons quelqu’un, nous le faisons très sérieusement (…) Corus correspond à notre stratégie”, a déclaré à l’AFP Prabhat Sharma, porte-parole de Tata Steel.

Le groupe indien a toutefois expliqué dans un communiqué que Corus constituait une “opportunité” d’acquisition, parmi d’autres.

“Tata Steel examine un certain nombre d’opportunités dans le monde, dont Corus. Cependant, il n’y a aucune certitude qu’une approche sera réalisée, et si oui, qu’elle débouchera sur une offre ferme sur Corus”, a-t-il précisé.

Selon la presse indienne de jeudi, Tata Steel pourrait fondre sur Corus dans les prochains jours avec en poche une offre d’achat amicale.

Tata Steel est “en négociations avancées” avec le groupe anglo-néerlandais pour lui faire une proposition d’achat à 580 pence par action, soit 5,5 milliards de livres (8,2 milliards d’euros), a ainsi affirmé le journal économique Business Standard.

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Le PDG du groupe Corus, Philippe Varin, le 17 mars 2005 à Londres (Photo : Odd Andersen)

Suite à cette annonce, l’action Corus a bondi de 15,82% à 7,03 euros à la clôture d’Euronext. Tata Steel a gagné 2,68% à la Bourse de Bombay.

Tata Steel, fondé en 1907 et filiale du conglomérat diversifié Tata, réalise 4,45 milliards de dollars de chiffre d’affaires par an et produit plus de 5 millions de tonnes d’acier. Il vise 7,5 millions de tonnes en 2008.

Avec Corus, il se hisserait parmi les dix premiers sidérurgistes du monde avec près de 25 millions de tonnes de métal.

Mais surtout, si Tata Steel parvenait à ses fins, il réaliserait la plus grosse acquisition à l’étranger par une société indienne.

Dans le même secteur de l’acier, le géant Mittal Steel – une société de droit néerlandais, cotée à Londres mais dirigée par le milliardaire indien Lakshmi Mittal – avait fini en juillet par mettre la main sur l’européen Arcelor pour plus de 25 milliards d’euros.

Les groupes indiens font feu de tout bois depuis quelques mois à l’étranger.

Entre janvier et juin 2006, ils ont acheté 76 concurrents asiatiques, européens ou américains pour 5,2 milliards de dollars au total, selon une étude de la fédération indienne des chambres de commerce et d’industrie.

Depuis janvier 2000, le montant s’élève à 10 milliards de dollars.

Les annonces d’acquisitions ou de prises de participations à l’étranger sont quasiment hebdomadaires dans les secteurs pharmaceutiques, technologiques ou encore agroalimentaires.

Une filiale de Tata, Tata Tea, vient de prendre 30% de l’américain Glaceau (eaux minérales) pour 667 millions de dollars. Dans la pharmacie, Dr Reddy’s a également acheté une part dans l’allemand Betapharm pour 570 millions de dollars.

Et selon le cabinet de conseil Ernst and Young, les groupes indiens ont doublé sur un an le nombre de projets d’investissements en Europe pour le premier semestre 2006.

L’Inde est maintenant le 2e investisseur en Grande-Bretagne – qui abrite une large diaspora indienne – derrière les Etats-Unis.

 05/10/2006 16:20:13 – © 2006 AFP