Le plan de relance de PSA, salué par la Bourse, ne rassure pas les syndicats

 
 
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Conférence de presse de Jean-Martin Folz, PDG de PSA Peugeot Citroën, le 24 mai 2006 à Paris (Photo : Stéphane de Sakutin)

[27/09/2006 18:06:25] PARIS (AFP) Le plan de relance de PSA Peugeot Citroën, qui va se traduire notamment par 10.000 suppressions de postes en Europe de l’ouest en 2006, a suscité mercredi des réactions mitigées des syndicats, qui restent inquiets pour l’avenir, et a été salué en Bourse avec des réserves.

Sur fond de déclin de ses ventes en Europe et d’érosion de sa rentabilité, PSA Peugeot Citroën a annoncé mardi un plan prévoyant de nouvelles tailles dans les coûts, une baisse d’effectifs de 10.000 postes en 2006 et un gel des embauches en Europe de l’ouest, une coupe de 20% des investissements annuels.

A la veille de l’ouverture du Mondial de l’automobile à Paris, le groupe piloté par un PDG sur le départ, Jean-Martin Folz, a aussi prévu de nouveaux modèles, lancés plus vite et sur de nouveaux créneaux, et un déploiement accru hors d’Europe. La montée en régime et les recrutements dans les marchés émergents et des pays à bas coûts vont continuer.

Les trois quarts des 10.000 suppressions de postes prévues sont “déjà effectives”, a déclaré mercredi un porte-parole de PSA. S’il a évoqué 2.300 suppressions d’emplois en Grande-Bretagne liés la fermeture de l’usine de Ryton, il n’a pas détaillé les réductions d’effectifs en France et en Espagne.

M. Folz a insisté mercredi sur le besoin de “mesures d’économies” avant que l’arrivée de nouveaux produits ne “porte ses fruits”.

Il faut “ajuster notre capacité industrielle à notre production en Europe (…) d’une part en ne renouvelant pas les contrats temporaires que nous avions, et d’autre part en ne remplaçant pas tous les gens qui partent à la retraite”, a-t-il précisé.

L’action a clôturé en hausse de 5,33% à 45,87 euros mercredi à la bourse de Paris, les investisseurs plébiscitant un plan qui permettra de gagner des parts de marché selon certains analystes, même si d’autres attendaient une restructuration plus sévère.

Au lendemain de cette annonce, les syndicats du groupe ont affiché des réactions mitigées, majoritairement soulagés que des licenciements soient évités mais toujours inquiets pour l’avenir dans l’attente du futur PDG.

“Ils annoncent une augmentation de la production en supprimant tous les CDD et les intérimaires et en ne remplaçant pas les départs en retraite: c’est scandaleux et révoltant. L’appétit des actionnaires est sans limites”, a déclaré Jean-Pierre Mercier, délégué central CGT, premier syndicat.

Ce plan est “la moins pire des solutions”, a néanmoins estimé la CFTC de PSA Peugeot Citroën.

“Cependant nous n’oublions pas que Jean-Martin Folz quitte l’entreprise dès le mois de janvier 2007 et nous ne pouvons donc pas présager si son successeur aura une analyse identique de l’état de l’entreprise et des solutions s’y rapportant”, a ajouté le syndicat.

Pour Alain Seften, délégué FO à Sochaux et délégué central, “la question qui se pose, c’est comment se traduira concrètement l’objectif de réduction des frais généraux”.

“Touchera-t-on aux effectifs permanents ? On pouvait s’attendre à une annonce de ce type, or le groupe a confirmé hier que ce ne serait pas le cas”, a poursuivi le délégué FO. “Mais sur ce point aussi, tout dépendra du nouveau patron. Soit c’est un financier et on peut s’attendre à tout, soit c’est un industriel qui reprendra à son compte la stratégie de croissance instaurée par Folz à sa venue”.

Même pour les salariés permanents, a noté Jean-Paul Even, secrétaire de la section CFDT de Sochaux, “il n’y a pas de menace aujourd’hui, mais personne aujourd’hui ne peut se sentir à l’abri, dans quelque entreprise que ce soit. Il n’y a qu’à voir les plans sociaux chez les équipementiers”.

 27/09/2006 18:06:25 – © 2006 AFP