Les éditeurs de presse pour une utilisation partielle et rémunérée de leurs contenus par les moteurs de recherche

 
 
SGE.OVO22.190906124759.photo00.quicklook.default-245x161.jpg
Logo de Google (Photo : Torsten Silz)

[19/09/2006 12:48:46] PARIS (AFP) Une “task force” internationale, représentant les éditeurs de presse, du magazine et du livre, étudie actuellement un système d’autorisations qui permettrait aux éditeurs d’ouvrir une partie déterminée de leurs contenus aux moteurs de recherche, contre rémunération, a annoncé mardi à Paris l’Association mondiale des Journaux (AMJ).

Le moteur de recherche américain Google a été condamné par la justice belge à purger son site internet d’actualités de leurs articles, photos et graphiques appartenant aux éditeurs belges francophones.

Ce groupe de travail, formé et dirigé par l’AMJ, qui réunit des organisations internationales et européennes d’éditeurs, “a exploré des moyens d’empêcher les moteurs de recherche d’exploiter leur contenu sans permission ou sans compensation raisonnable”, indique l’AMJ.

Le groupe a déterminé qu'”il n’existait à l’heure actuelle aucune solution technologique pour donner l’ordre aux robots des moteurs de prendre une partie et non la totalité du contenu. Les solutions actuelles permettent uniquement une approche +tout ou rien+”.

“Ces arguments – qui s’apparentent à une fin de non recevoir – sont au coeur des excuses de Google pour justifier ses actions, et de la relation binaire actuelle entre les éditeurs et l’entreprise : si on ne les bloque pas complètement, ils peuvent faire absolument ce qu’ils veulent du contenu qu’ils prennent”, selon Gavin O’Reilly, président de l’AMJ.

Les éditeurs se disent “avant tout préoccupés par les services d’agrégation des informations, qui utilisent les textes et les photos des journaux, sans permission”.

Dans le cadre d’un système d’autorisations, “un site web de journal pourrait, par exemple, permettre à l’ensemble des moteurs de recherche d’indexer son site, mais autoriser uniquement certains moteurs sélectionnés (ceux qui ont payé des royalties ou passé un accord commercial) à afficher des articles, s’ils le souhaitent, seulement pour une durée limitée. Cela permettrait également de citer correctement la source de toutes les photos, comme le fait le journal”, explique le communiqué.

La “task” force comprend des représentants de l’AMJ, l’Union Internationale des Editeurs (UIE), la Fédération des Editeurs européens (FEP), l’Alliance européenne des Agences de Presse (EANA), la Fédération Internationale de la Presse Périodique (FIPP), l’Association européenne des Editeurs de Journaux (ENPA), l’European Publishers Council (EPC), l’Association européenne des Editeurs de Magazines (FAEP), le Syndicat français de la Presse Magazine et d’Information (SPMI), l’Agence France-Presse (AFP), le Syndicat de la Presse Parisienne (SPP) et le Syndicat français de la Presse Quotidienne Régionale (SPQR).

L’Agence France-Presse a porté plainte en mars 2005 contre Google pour violation des règles du copyright en utilisant sans son accord des photos et des textes d’information.

Selon la plainte déposée auprès d’un tribunal de Washington, l’AFP réclame des dommages et intérêts d’au moins 17,5 millions de dollars et que soit prononcée l’interdiction pour Google actualités de diffuser sans accord préalable les titres, début de dépêches et photos produits par l’AFP.

Google a rejeté les accusations de l’AFP en arguant du fait que la loi sur le copyright permettait une “utilisation équitable” des produits.

 19/09/2006 12:48:46 – © 2006 AFP