Boeing s’affirme conforté dans ses choix face aux déboires d’Airbus

 
 
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Un drapeau américain devant un complexe Boeing, à Wichita (Kansas), le 27 janvier 2004 (Photo : Larry W. Smith)

[14/09/2006 06:00:32] WASHINGTON (AFP) Le constructeur aéronautique américain Boeing s’affirme conforté dans sa stratégie face aux déboires de son rival européen Airbus, mettant en avant ce qu’il présente comme de meilleurs choix dans la gamme des appareils proposés.

“Boeing et Airbus ont des prévisions différentes, pas tellement sur le développement du marché du transport aérien et le nombre de voyageurs mais sur la manière dont les compagnies aériennes vont traiter leurs passagers”, souligne Randy Baseler, vice-président pour le marketing au sein de la division avions commerciaux de Boeing.

Lors d’une conférence à Arlington (Virginie, est) mercredi, il a rappelé qu’Airbus avait parié sur le succès de son super-jumbo A380 pouvant transporter entre 550 et 800 passagers en fonction des versions.

Boeing table lui sur le 787 “Dreamliner”, d’une capacité de 210 à 330 passagers (selon les versions) dont la livraison, a-t-il confirmé mercredi, est prévue à partir de 2008.

Le constructeur américain semble même disposé à abandonner le marché des super gros-porteurs à son concurrent européen. Il ne prévoit pas de mettre sur le marché un avion d’une capacité supérieure à 500 sièges, qui sera celle de son 747-8 “Intercontinental”.

“Le marché pour les 747 et gros-porteurs devrait représenter environ 990 appareils sur les 20 prochaines années, dont 325 d’une capacité de plus de 500 sièges, segment où se positionne l’A380, et 325 pour le segment 400-500 sièges où se positionne le 747-8 Intercontinental”, affirme Boeing.

Les deux avionneurs divergent également sur l’appétit des compagnies aériennes pour les super-jumbos. Boeing ne prévoit un marché que de 325 appareils pour l’A380, là où Airbus en voit 1 250.

“En conséquence, Airbus a mis toutes ses ressources dans l’A380, laissant un trou de quelque 200 sièges entre le marché des appareils allant jusqu’à 350 sièges et ceux commençant à environ 500 sièges”, souligne Randy Baseler.

De plus, la date de mise en service de l’A380 est encore aléatoire. “Je serais surpris s’il n’y avait pas de nouveaux retards”, a affirmé mercredi Mike Turner le directeur général du britannique BAE Systems qui doit prochainement vendre ses 20% dans Airbus à EADS, la maison-mère de l’avionneur européen qui en détient déjà 80%.

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Schéma d’un Boeing 787 réalisé le 14 décembre 2005 par Qantas Airlines

Boeing s’estime aussi idéalement positionné avec la série 787 face à l’A350 d’Airbus, dont le programme connait lui aussi des ratés.

“Nous avons des prévisions différentes dans le segment des appareils de 200 à 300 sièges. Boeing prévoit un marché sensiblement plus important que son concurrent et cela se fonde sur notre conviction que les passagers veulent aller là où ils souhaitent et quand ils le souhaitent, c’est à dire sans escale et fréquemment. En conséquence, c’est à ce segment que nous accordons le plus de ressources”, souligne M. Baseler.

“Airbus est arrivé à la conclusion qu’il ne peut plus ignorer le 787. Ils savent que leurs A330 et A340 ne peuvent plus faire concurrence aux Dreamliner ou au 777. En conséquence, et face au mauvais accueil reçu par leur version initiale du A350, ils sont en train de réviser cet avion qui va du coup arriver sur le marché au moins quatre ans après le 787”, se réjouit le responsable de Boeing.

Selon lui, Airbus ne maîtrise pas non plus la technique des assemblages composites pour le fuselage, retenue par Boeing pour le 787. Petit détail qui, selon Randy Baseler a son importance, les hublots du 787 seront beaucoup plus grands que ceux des autres avions grâce à la plus grande rigidité offerte par le fuselage composite, augmentant ainsi le confort des passagers.

Si les deux avionneurs se livrent à l’auto-promotion de leurs produits, les choix de Boeing semblent être justifiés par l’évolution des commandes. Début septembre, Airbus n’avait reçu que 222 commandes fermes d’appareils commerciaux sur les huit premiers mois de l’année pour 545 à son rival américain.

 14/09/2006 06:00:32 – © 2006 AFP