Ryanair lance le portable en avion, et tant pis pour le voisin

 
 
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Un Boeing 737 de la compagnie Ryanair s’apprête à décoller, le 15 septembre 2005 à Nantes (Photo : Frank Perry)

[31/08/2006 17:20:09] LONDRES (AFP) La compagnie à bas coût irlandaise Ryanair va devenir la première compagnie aérienne européenne à permettre à ses passagers d’utiliser leur téléphone portable à bord, sans s’émouvoir des risques de dérangement occasionnés aux voisins de siège.

Ryanair a annoncé mercredi qu’elle allait proposer la nouvelle technologie OnAir, permettant de téléphoner, envoyer des e-mails ou des SMS en altitude, pour le prix d’un appel mobile international.

Air France lancera un essai sur un appareil de mars à septembre 2007, la britannique à bas coût BMI et la portugaise TAP en feront autant, mais British Airways, la plus grosse compagnie britannique, est encore sceptique.

Boeing a récemment abandonné son propre système de communications en vol, Connexion, qui autorisait internet et e-mails mais pas le téléphone mobile. Le système de téléphone fixe disponible sur certaines compagnies est par ailleurs d’un prix souvent prohibitif.

Ryanair va se lancer d’emblée à grande échelle, en équipant 50 de ses Boeing 737 au deuxième semestre 2007, et l’ensemble de ses 200 appareils en 2008, sous réserve que l’agence de sécurité de l’aviation européenne agrée le système.

L’hésitation des autres compagnies est souvent liée à la crainte de déranger les autres passagers, dans l’espace déjà confiné de la carlingue.

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Le directeur général de Ryanair, Michael O’Leary, lors d’une conférence de presse à Londres le 6 juin 2006 (Photo : John D McHugh)

Le directeur général de Ryanair, Michael O’Leary, connu pour sa franchise parfois proche du cynisme, avait déjà répondu: “Peut me chaut, du moment que ça rapporte de l’argent”.

Le communiqué de mercredi est plus affable: “Il s’agit d’un accord gagnant-gagnant pour Ryanair, OnAir, et plus important que tout, pour nos passagers”, assure la compagnie.

Mais le porte-parole de Ryanair a observé jeudi que, “de toute façon, on n’est jamais tranquille sur Ryanair, puisqu’on essaie toujours de vous y vendre quelque chose!”, tout en soulignant que rien n’empêche d’aller s’adresser “à une compagnie cinq fois plus chère”.

Les détails financiers de l’accord avec OnAir, coentreprise entre Airbus et la société suisse d’applications informatiques Sita, restent secrets. Ryanair percevra des commissions sur les appels, et compte aussi sur le soutien de sponsors.

Le système pourrait marquer un pas vers l’accès en vol à des sites de jeux et paris en ligne, que Ryanair évoque depuis longtemps.

Cette offre s’inscrit en tout cas dans la stratégie de la compagnie de voir ses revenus annexes représenter à terme 50% de son chiffre d’affaires.

Ils en représentent actuellement 15,3%, mais augmentent de manière soutenue et devraient prendre un nouvel essor avec la taxation des bagages en soute en vigueur depuis mars, une initiative qu’Easyjet s’apprête à suivre.

L’idée est d’autant plus lucrative que les passagers britanniques doivent actuellement limiter à un sac de la dimension d’un ordinateur portable leurs effets en cabine, après l’augmentation des mesures de sécurité anti-terroristes dans les aéroports.

Le porte-parole de Ryanair a estimé que “la compagnie n’est pas responsable de mesures qui n’ont aucun sens en terme de sécurité”.

Ryanair, dont les tarifs se présentent comme constitués d’une part variable parfois très faible, et d’une part censée représenter les taxes d’aéroport intangibles, est régulièrement soupçonnée de gonfler ces dernières. En revanche, elle se vante de ne pas appliquer de “surcharge carburant” à ses passagers, contrairement à la plupart des autres compagnies.

 31/08/2006 17:20:09 – © 2006 AFP