Belgacom augmente son emprise sur le marché belge en rachetant tout Proximus

 
 
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Le logo de Proximus (Belgacom mobile), le 25 août 2006 à Bruxelles (Photo : Herwig Vergult)

[25/08/2006 15:08:49] BRUXELLES (AFP) L’opérateur historique Belgacom a encore augmenté vendredi son emprise sur le marché belge des télécommunications en acquérant les 25% qui lui manquaient de sa filiale de téléphonie mobile, Proximus, pour 2 milliards d’euros.

Si le groupe avait commencé la semaine de manière quelque peu chaotique, avec le vol d’un porte-document et l’annonce de ses résultats semestriels quatre jours avant la date convenue, il l’a terminée en beauté.

Belgacom a profité de la publication de ses résultats détaillés pour faire d’une pierre deux coups, annonçant la vente de sa participation dans le français Neuf Cegetel et surtout le rachat des 25% du britannique Vodafone dans Proximus, qu’il détiendra désormais en totalité.

Bien que spectaculaires, ces deux opérations étaient toutefois attendues.

Elles changent finalement peu la donne, car Belgacom avait déjà la mainmise sur Proximus, tandis que, petit actionnaire minoritaire, il n’avait aucun pouvoir chez Neuf Cegetel.

Déjà en situation de quasi-monopole en Belgique sur la téléphonie fixe, Belgacom est déterminé à conserver son avance dans la téléphonie mobile, dont il est premier opérateur avec 47,3% du marché, devant Mobistar (filiale du français Orange) et Base.

Pour Maurice Rosenthal, analyste chez Dexia, le fait de détenir 100% de Proximus va ouvrir à Belgacom de nouveaux horizons, notamment en lui permettant d’offrir de nouvelles offres, alliant le fixe et le mobile. Des offres avec lesquelles Base et Mobistar auront grande difficulté à rivaliser.

Si l’analyste juge le prix payé trop élevé, pour le patron de Belgacom, Didier Bellens, il est au contraire tout à fait “équitable”.

Malgré l’importance de l’investissement, la transaction aura en outre un impact positif de “6 à 7% sur le bénéfice par action dès 2007”.

Vodafone s’est montré aussi satisfait, estimant qu’il retirerait de cette vente un produit net comptable d’environ 450 millions de livres, soit 665 millions d’euros, pour l’exercice en cours. De l’argent frais qui devrait servir à réduire ses dettes.

L’affaire est d’autant plus intéressante pour Belgacom qu’il a conservé “d’excellentes relations commerciales avec Vodafone”.

Dans le même temps, Proximus et Vodafone ont en effet signé un nouvel accord commercial pour une durée de 5 ans, visant à poursuivre la collaboration dans de nombreux domaines, comme les achats de terminaux, l’offre aux clients multinationaux ou encore le roaming (itinérance internationale).

Bien décidé à “se concentrer sur ses activités principales”, Belgacom a annoncé simultanément qu’il cédait, pour 187 millions d’euros, sa participation de 5,8% dans l’opérateur Neuf Cegetel à SFR, déjà actionnaire à 35%.

L’entreprise belge devrait réaliser une plus-value de 67 millions d’euros “et pourra bénéficier d’un montant additionnel en cas d’introduction en Bourse ou de tout autre événement qualifiant”.

 25/08/2006 15:08:49 – © 2006 AFP