Chili : les grévistes de la mine d’Escondida réduisent leur demande d’augmentation

 
 
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Un mineur d’Escondida devant une barricade à Antofagasta au Chili, le 21 août 2006 (Photo : Martin Bernetti)

[23/08/2006 07:52:17] ANTOFAGASTA (AFP) Les mineurs chiliens en grève à Escondida, la plus grande mine de cuivre du monde, ont réduit de 10% à 8% leur demande d’augmentation salariale mardi, au 16e jour de leur mouvement, a-t-on appris de source syndicale à Antofagasta, à 1.200 km au nord de Santiago.

“Nous espérons que l’entreprise comprendra que nous sommes disposés à parvenir à une bonne issue à ce conflit”, a déclaré à la presse le président du syndicat, Luis Troncoso.

Les grévistes ont aussi accepté de diminuer de 30.000 à 19.000 dollars la prime qu’ils demandent à la direction pour mettre fin au conflit, selon le syndicaliste. Les grévistes avaient déjà diminué la semaine dernière à 10% leur demande d’augmentation salariale contre 13% initialement.

Lundi, les 2.052 mineurs grévistes ont rejeté par un vote quasi-unanime l’offre d’une augmentation de 4% de salaire et d’une prime de fin de conflit de 18.000 dollars qui leur avait été proposée pendant le week-end par la direction de la mine Escondida, contrôlée par le groupe anglo-australien BHP Billiton.

Depuis Santiago, le vice-président de Minera Escondida chargé des relations publiques Mauro Valdès, avait averti que l’offre rejetée par le syndicat était “la dernière”.

Aucune négociation n’était prévue après l’annulation d’une rencontre lundi soir entre la direction et les syndicats et l’impasse semblait totale, mais les leaders de la grève ont cependant assuré être disposés à des pourparlers. “Nous ne nous sommes pas retirés des négociations”, avait indiqué à l’AFP Nevenko Diaz, l’un des dirigeants.

La législation chilienne prévoit qu’à compter du quinzième jour de grève, la direction peut engager des négociations individuelles avec chaque salarié pour le renouvellement de son contrat, ce qui pourrait entamer la cohésion sociale du mouvement.

En outre, des médias ont souligné mardi la possibilité pour l’entreprise de faire appel à des travailleurs pour remplacer les grévistes, ce qu’elle fait déjà depuis le 7 août.

Mardi, la mine tournait à entre 10 et 15% de sa capacité d’extraction normale et à 50% de la production de cuivre. Escondida fournit 8% du cuivre produit au niveau mondial avec une capacité de 1,3 million de tonnes par an.

L’impasse dans le conflit d’Escondida a suscité l’inquiétude des autres entreprises privées engagées dans l’activité minière au Chili et regroupées au sein de la Sonami. Leurs représentants ont rencontré lundi la ministre des Mines, Karen Poniachik.

 23/08/2006 07:52:17 – © 2006 AFP