La Tunisie veut surfer sur la vague du tourisme de croisière

 
 
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Un bateau de croisière en Mer Méditerranée (Photo : Fayez Nureldine)

[17/08/2006 09:06:35] TUNIS (AFP) Avec ses 1.600 kilomètres de littoral, la Tunisie a entrepris de moderniser ses installations portuaires pour surfer sur la vague du tourisme de croisière qui fleurit en Méditerranée.

“L’engouement pour les croisières est perceptible dans l’activité des ports et c’est pour cela que nous allons renforcer notre potentiel d’accueil déjà important”, affirme-t-on à l’Office de la Marine marchande et des Ports (OMMP).

Cet organisme supervise la construction au port tunisois de La Goulette d’un terminal réservé au tourisme de croisière, réalisé dans le cadre d’une concession pour quelque 80 millions de dinars (1 dinar = 0,6 euro). Le projet permettrait notamment d’allonger les quais d’environ 600 mètres.

Il s’agit d’un aménagement destiné à améliorer la qualité des services devant la multiplication des accostages à La Goulette-Tunis, devenu une escale attirante pour les croisiéristes.

Selon le ministre du Transport, Abderrahim Zouari, l’activité de croisière “connaîtra un développement probant” après l’achèvement des travaux.

En plus du pittoresque port de plaisance de Sidi Bou Saïd, la baie de Tunis est desservie par deux ports marchands: La Goulette et Radès.

La Goulette sera réservé exclusivement au trafic passagers et au tourisme de croisières, Radès étant consacré aux activités pétrolières et commerciales.

Entretemps, les flots de “touristes d’un jour” déversés par des navires de plus en plus gros et luxueux apporte la preuve du succès grandissant du tourisme de croisière en Méditerranée.

Accueillant le “Costa Concordia”, le ministre du Tourisme Tijani Haddad, a affirmé au début de l’été que la Tunisie tablait sur un million de croisiéristes par an, contre un demi million actuellement.

Trois mille passagers voyageaient à bord du fleuron de la société italienne “Costa de croisières maritimes”, palace flottant de 2.000 mètres carrés, avec centre de remise en forme, bars, cinéma, casino et théâtre. La société prévoit plus de 65 croisières avec escales cette année dans les ports de Tunisie.

L’Organisation Mondiale du Tourisme prévoit 11,5 millions de croisiéristes dans le monde à l’horizon 2020, avec 11% de parts pour le marché tunisien, soit 1,3 million.

A l’Office du tourisme on évoque un “véritable engouement pour la Tunisie” notamment parmi les croisiéristes espagnols (+40) et italiens (+30%) et “une nouvelle vague de visiteurs, en particulier de l’Europe de l’Est dont la Tunisie doit pouvoir profiter”.

Essentiellement à La Goulette, mais aussi Bizerte (Nord), Sousse (centre) et Gabès (Sud), Tabarka (Nord) les ports tunisiens verront 450 accostages en 2006 contre seulement 150 en 2000, selon l’ONTT.

Dopée par la parité du dinar par rapport aux monnaies fortes, le succès du tourisme de croisière est également dû au coût des offres fluctuant entre 350 et 900 euros sur la Méditerranée.

“Même s’il n’y sont que pour une journée, les croisiéristes font leur shopping à l’escale et dépensent beaucoup”, note Moez Hamdi devant sa boutique aux abords du port.

L’essentiel est de permettre au touriste d’un jour de profiter au maximum de la vie à terre et surtout de lui donner envie de découvrir une “destination fabuleuse” durant des séjours plus longs, résume un professionnel du secteur.

 17/08/2006 09:06:35 – © 2006 AFP