Privatisation de Tunisie Télécom : Paiement du prix de cession des 35% du capital

Par : Autres
 

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Quelque
chose d’assez curieux m’a interpellé quand on met les 2 informations
suivantes côte à côte : ”… le montant de la cession de 3,052 milliards de
dinars sera en partie affecté au remboursement de la dette publique
extérieure de la Tunisie……” ”…Dubai Holding vient, en effet,
d’obtenir un crédit syndiqué de 2,3 milliards de dollars pour le financement
de l’achat des 35% du capital de Tunisie Télécom …ce crédit a été souscrit
à plus de 100% par plus de 40 banques ……”.

 


Moralité de l’Histoire (avec un grand H) en 3 actes :

 

1/ On
contracte des dettes pour financer des projets de développement de certains
organismes qui se reconnaîtront (FMI, BM, Banques inter…), -certainement,
parmi ces projets, il y en a qui ont servi au développement du secteur des
télécoms et donc TUNISIE TELECOM. Au passage, ils nous ”conseillent” de
privatiser, libéraliser…
 

2/ Pour
rembourser ces dettes, on privatise.
 

3/ Ces
mêmes organismes rachètent les entreprises privatisées. Il est légitime de
se demander : A quoi bon s’endetter pour se développer, si au bout du compte
celui qui nous prête de l’argent nous rachète.
 

D’où
l’éternelle question : y a-t-il de bonne et de mauvaise dette ? A priori, la
bonne dette peut se définir comme celle qui permet à celui qui a emprunté de
l’argent ( Ya3ni : individu, entreprise, pays) de créer assez de valeur
ajoutée (Ya3ni : actifs, bénéfices, devises, brevets…) grâce à cette
dette. La dette pourrait être qualifiée de bonne, si la valeur ajoutée
générée est assez valorisée pour pouvoir rembourser la dette sans se faire
racheter par l’emprunteur.
 

La dette
est qualifiée de mauvaise, sinon. D’où la question centrale et même
existentielle : Comment évaluer cette valeur ajoutée créée grâce à l’emprunt
? A ce stade, on doit distinguer les 3 catégories d’emprunteurs : Individu,
Entreprise et Pays.
 

a/ Pour
le particulier, la valeur ajoutée qui découle du crédit est subjective. Son
évaluation ne dépend pas a priori de facteurs externes.
 

b/ Pour
une entreprise, la création de valeurs pourra se calculer par
l’accroissement de bénéfices générés directement grâce à cette dette. Ici,
les facteurs externes sont plus importants : conjoncture économique,
inflations, solvabilités des clients.
 

c/ Pour
un pays, on peut estimer la part de croissance du PIB généré directement
grâce à l’emprunt comme étant la valeur ajoutée. Est-ce que cette valeur
ajoutée (richesse, développement humain…) est assez valorisée pour
échapper à la sentence ? Et comment l’évaluer ? Est-ce qu’on maîtrise les
métriques de cette évaluation ? A priori non. Car ceci dépend des cours des
devises, de la conjoncture économique internationale, du prix du baril,
déclenchement de crises….
 

 

Hatem
Boulabiar

 

Réaction à l’article :


Privatisation de Tunisie Télécom : Paiement du prix de cession des 35% du
capital

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