Chassé-croisé d’OPA infructueux entre EMI et Warner Music

 
 
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Logo de EMI

[28/06/2006 13:33:25] LONDRES (AFP) La bataille s’est envenimée ces dernières semaines entre les maisons de disques EMI et Warner Music, qui veulent se marier depuis longtemps face à la concurrence de Sony et Universal mais ne parviennent pas à décider laquelle rachètera l’autre.

La britannique EMI, après des tentatives de rapprochement infructueuses en 2000 et 2003, avait proposé de racheter l’américaine Warner Music début mai pour environ 4,2 milliards de dollars (3,3 milliards d’euros), offre déclinée.

Depuis, les deux groupes ont joué au chat et à la souris en coulisses, n’en révélant les détails que mercredi.

Warner a ainsi proposé le 14 juin de racheter EMI pour 2,48 milliards de livres (3,6 milliards d’euros), ce que la direction britannique a jugé “inacceptable”.

Le 23 juin, celle-ci contre-attaquait en proposant 4,6 milliards de dollars à Warner, sans plus de succès. Mardi, EMI recevait en retour une proposition légèrement améliorée, à 2,52 milliards de livres.

Le groupe a rejeté cette nouvelle offre sans hésiter mercredi, en affirmant que sa propre OPA était la “meilleure option”.

Cet affrontement a fait gagner plus de 9% à l’action EMI à la Bourse de Londres, les analystes estimant la fusion inévitable et profitable aux deux groupes, quel que soit l’acquéreur au final.

“Il faut qu’ils trouvent un accord. Ils ont besoin tous les deux de faire quelque chose s’ils veulent vraiment concurrencer Sony et Universal”, a déclaré Conor O’Shea, de la maison de courtage Teather and Greenwood.

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Le siège de Sony Music à Tokyo (Photo : Toshifiumi Kitamura)

“D’un point de vue stratégique, l’alliance serait parfaite, le point faible d’EMI ayant toujours été sa présence aux Etats-Unis”, a-t-il ajouté.

EMI et Warner Music sont respectivement numéro trois et quatre mondiaux du secteur, avec 13,4% et 11,3% du marché du disque, selon des chiffres de la Fédération internationale de l’industrie phonographique (IFPI) publiés en août.

Un mariage les ferait accéder au deuxième rang, derrière Universal (25,5%) mais devant Sony BMG (21,5%). Il réunirait au sein d’un même catalogue Coldplay, Gorillaz, les Rolling Stones, Robbie Williams, Tina Turner et Depeche Mode pour EMI; Madonna, Metallica, Björk, P-Diddy, Craig David, Aretha Franklin et Ray Charles pour Warner.

De premières négociations avaient achoppé en 2000, les autorités de la concurrence s’opposant au projet de fusion. EMI avait ensuite échoué en 2003 à racheter Warner Music, qu’avait mis aux enchères Time Warner, devant l’homme d’affaires américain Edgar Bronfman et les fonds d’investissement Thomas H. Lee Partners et Bain Capital, qui détiennent actuellement 55,7% du capital.

La valeur de Warner a considérablement augmenté depuis, en particulier grâce à sa mise en Bourse en mai 2005 au prix de 17 dollars par action. Le titre cotait environ 27 dollars mardi soir et EMI en propose 31 pour les racheter.

Le syndicat IMPALA, qui regroupe quelque 2.500 labels indépendants, avait dénoncé fin mai le projet de fusion entre EMI et Warner, qui à eux deux contrôleraient aussi 50% du marché de l’édition musicale (gestion des droits d’auteurs), dont EMI est déjà le numéro un mondial.

 28/06/2006 13:33:25 – © 2006 AFP