Le secteur minier nord-américain se consolide sur fond de prix records

 
 
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Le PDG d’Inco Scott M. Hand et le PDg de Falconbridge, Derek Pannell, le 11 octobre 2005 à Toronto

[26/06/2006 18:19:12] WASHINGTON (AFP) Trois groupes miniers nord-américains, l’américain Phelps Dodge et les canadiens Inco et Falconbridge, ont annoncé lundi leur fusion pour donner naissance au premier groupe de nickel au monde et au premier groupe privé mondial de cuivre sur fond de prix records pour ces matières premières.

Réunis, ces trois groupes pèseront plus de 56 milliards de dollars si on ajoute leur capitalisation boursière, les titres préférentiels et les dettes, ont-ils souligné dans un communiqué commun.

Phelps Dodge vient aussi jouer le “chevalier blanc” pour aider les deux groupes canadiens à se défendre d’autres offres lancées par des groupes concurrents. Falconbridge est ainsi convoité par le Suisse Xstrata et Inco est visé par une OPA hostile lancée contre lui par son concurrent canadien Teck Cominco.

“Cette transaction représente une opportunité unique de consolidation rapide pour créer un leader mondial basé en Amérique du nord”, a déclaré le PDG de Phelps, Steven Whisler.

Pour mieux assurer ce mariage à trois, Inco a annoncé lundi qu’il relevait de 5,2% son offre sur Falconbridge, valorisant désormais ce groupe à 62,11 dollars canadiens (55,90 dollars USD), soit, selon Inco, 18,3% de plus que l’offre de Xstrata.

Même si cette offre améliorée n’arrive pas à convaincre les actionnaires de Falconbridge, Phelps Dodge et Inco ont l’intention de mener à bien une fusion à deux, ont-ils souligné lundi.

Selon les termes financiers de l’accord, Phelps Dodge propose à chaque actionnaire d’Inco 0,672 action Phelps plus 17,50 dollars canadiens (15,6 USD) en cash.

Les actuels actionnaires du groupe américain détiendront 40% de la nouvelle entité composée des trois groupes dont les conseils d’administration ont accepté l’offre qui doit toutefois encore recevoir l’aval de leurs actionnaires et des autorités de la concurrence.

Selon Kimberly DuBord, de la firme Briefing.com, la fusion est “la plus importante jamais réalisée dans le secteur minier” et écrase celle des groupes britannique et australien BHP et Billiton pour 13 milliards de dollars en 2001.

En valeur, elle dépasse même celle des sidérurgistes Arcelor et Mittal annoncée au cours du week-end.

“La consolidation mondiale au sein du secteur des métaux bat son plein car les producteurs ont leurs coffres remplis par la progression des cours sur les marchés mondiaux et l’augmentation de leur production”, a ajouté l’analyste.

Selon Kimberly DuBord, la transaction est une “excellente opération” pour Phelps Dodge “qui va diversifier ses actifs et étendre son implantation géographique en se portant au 5e rang des groupes miniers mondiaux”.

Elle souligne que tant Falconbridge que Inco étaient des cibles de choix en raison de la progression de 42% des prix mondiaux du nickel depuis janvier, notamment en raison de la demande des producteurs d’acier inoxydable.

Si le titre de Phelps Dodge subissait à la mi-journée lundi à Wall Street une décote assez prononcée (-7,90% à 76,40 dollars), ceux d’Inco et Falconbridge progressaient nettement avec +13,42% à 66,08 USD pour le premier et +6,33% à 52,42 dollars pour le second.

L’annonce de l’opération provoquait également une nouvelle envolée des cours du nickel qui sont passés au-dessus de 200 dollars la tonne à Londres.

Selon Kimberly DuBord, Phelps Dodge Inco Corporation va accroître sa part dans la production mondiale de cuivre, nickel et molybdène ce qui va lui permettre de “mieux contrôler les prix par le biais de la production en la réduisant si les prix sont trop bas ou en lançant de nouveaux projets lorsque les prix sont hauts”.

 26/06/2006 18:19:12 – © 2006 AFP