TIC : La femme tunisienne, un modèle pour l’Afrique ?

 
 

femme050306.jpgAlors que la Conférence africaine ‘’Technologies, gouvernement et
genre’’ vient de s’achever à Tunis avec la recommandation de faire la
promotion de la femme africaine et de désigner notre pays pour le siège d’un
Centre régional africain de formation et de recyclage des cadres du
gouvernement en TIC, la première question qui s’impose est la suivante :
avons-nous vraiment les épaules pour une telle responsabilité ?

La Conférence a été organisée par le ministère des Technologies de la
communication avec la collaboration du Centre canadien des ressources en
cyberpolitique, la Commission pour l’Afrique au sein du PNUD avec la
participation d’experts arabes et africains. Rien que du beau monde.

Mais il y a un problème dans les recommandations principales qui
revendiquent l’encouragement des femmes à maîtriser les TIC, leur
participation dans la conception des politiques gouvernementales et la
création d’un Centre régional africain de formation et de recyclage des
cadres du gouvernement en TIC dont le siège serait en Tunisie.

Ce problème, c’est la lourde responsabilité devant laquelle nous nous
trouvons avec la dichotomie radicale qui existe entre le statut des femmes
dans notre pays et dans le commun du continent africain. Honnêtement, nous
ne pouvons caresser moins d’ambitions pour les femmes africaines que ce qui
se pratique quotidiennement en Tunisie. Et c’est là que le bât blesse.

Car, pour ne prendre que deux simples indicateurs dans le domaine des
technologies de l’information et de la communication, la femme tunisienne
représente aujourd’hui 40% des internautes et 15% de la main-d’œuvre dans le
secteur TIC. Ceci au moment où le commun de la femme africaine en est encore
à se démener avec les questions de base du développement (l’alimentation, la
santé, l’éducation…) et que celles-ci doivent impérativement être traitées
avant de passer au stade supérieur de la participation politique et
technologique.

Pour que ce Centre ait un sens, le pays qui l’accueille doit donc disposer
de moyens gigantesques pour faire vraiment bouger les choses. Sinon, ce ne
sera rien de plus qu’une autre institution qui ne sert qu’à des réunions
sporadiques faites de beaucoup de bonne volonté mais de très peu d’effet.