Artisanat : Cherche patrons désespérément… !

 

Artisanat

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Par
Maryam
OMAR

 

artcont.jpgOubliez la SOCOPA (du moins
telle que vous la connaissez jusqu’à aujourd’hui) car la Tunisie, qui s’est
engagée avec une grande conviction dans un processus de bonne gouvernance il
y a plusieurs années, ne pouvait tolérer le maintien de cette institution
sous respiration artificielle. La SOCOPA ne cessait de perdre de l’argent et
elle est naturellement en train d’être passée par pertes et profits.

En vérité, le secteur manque cruellement de grands patrons qui s’y
intéresseraient et qui y investiraient. Et ceux-ci devraient, à notre sens,
prendre le temps de bien réfléchir à ce qu’ils pourraient y gagner en
commençant évidemment par faire la sourde oreille à la fausse réputation
selon laquelle l’artisanat n’aurait pas de marché d’échelle.

Nous sommes convaincus du contraire et les preuves se bousculent dans ce
chapitre où que vous tourniez votre regard vers le monde occidental car, là,
les investisseurs intelligents ont su découvrir l’alchimie qui allie
l’authenticité et l’esprit du temps, et l’artisanat ne cesse donc de
converger vers une position médiane entre l’artisanat tel que nous le
connaissons chez nous et l’art. Sous ces cieux-là, le ‘’Hand Made’’ a
désormais ses lettres de noblesse.

Pour les patrons tunisiens, l’épisode SOCOPA (qui n’est d’ailleurs que l’un
des jalons de la véritable restructuration par laquelle l’artisanat tunisien
est en train de passer) devrait les inciter à le regarder avec leurs yeux
d’investisseurs privés et se poser la question suivante : Que se
passerait-il si l’un des magasins de la SOCOPA (l’excellent local du
Palmarium sur l’avenue Bourguiba, par exemple) venait à appartenir à un
homme d’affaires tunisien avec tout ce qui se trouve derrière de gestion
cartésienne, de souplesse de commercialisation, de savoir-faire marketing,
de ressources humaines de premier plan… ?

La Tunisie se trouve ainsi manifestement en pleine période de transition
dans ce domaine, et il y a beaucoup d’opportunités à saisir avec des
résultats pratiquement à court terme. Et, comme disait La Fontaine ’’A
l’œuvre, on connaît l’artisan’’, nous sommes tentés de dire qu’à ce
moment-là ‘’A la créativité des hommes d’affaires tunisiens, on reconnaîtra
le renouveau de l’artisanat’’.