Nouvelles technologies : quand l’art virtuel devient sculpture

Par : Autres

 

Nouvelles technologies:
quand l’art virtuel devient sculpture

___________________________________

 

SGE.FEH41.100606115711.photo00.quicklook.default-245x163.jpg

Christian Lavigne,
secrétaire général d’Ars Mathematica, association qui cherche à
promouvoir la sculpture par ordinateur, au Salon européen de la
science et de l’innovation, le 9 juin 2006 à Paris

L’art virtuel sort de son ghetto cathodique avec l’arrivée sur le marché de
nouvelles machines qui permettent d’éditer en quelques clics des sculptures
en trois dimensions qui ne pouvaient jusqu’ici être admirées que par le
truchement d’un écran d’ordinateur.

 

L’association Ars Mathématica, qui cherche à promouvoir la sculpture par
ordinateur, a rassemblé plusieurs des équipements qui rendent cette
révolution possible sur son stand du Salon européen de la science et de
l’innovation, qui se déroule jusqu’à dimanche au parc des expositions de
Paris.

 

Nul besoin de connaissances informatiques pour utiliser les solutions qui y
sont proposées par la petite société française Axiatec.

 

Sur l’écran de l’ordinateur: une boule de glaise. Que l’artiste modèle avec
un bras articulé externe, qui lui permet de “sentir” le grain du matériau et
les reliefs de son oeuvre. Une fois la sculpture terminée, un clic sur la
souris permet de la tirer, en petite série, sur une imprimante 3 D.

 

L’utilisation de cette argile virtuelle permet de s’affranchir des
limitations des systèmes plus traditionnels de conception par ordinateur,
“qui sont tous basés sur des formes individuelles simples, comme des ronds,
des carrés… Ici, on modifie la matière comme on veut, comme on le ferait
manuellement”, souligne Michel Daronat, directeur technique d’Axiatec.

 

Ses matériels sont importés d’Allemagne ou des Etats-Unis, mais la société a
apporté des plus dans le rendu des couleurs ou la texture de l’objet édité.

 

 

 

SGE.FEH41.100606115711.photo01.quicklook.default-245x173.jpg

Christian Lavigne au Salon européen de la science et de l’innovation,
le 9 juin 2006 à Paris

La
sculpture n’est qu’un moyen de montrer le potentiel de ces technologies,
d’abord utilisées par l’industrie pour fabriquer ses prototypes.

 

“C’est
encore un peu cher pour pouvoir l’acheter soi-même. C’est plutôt pour les
écoles de design”, reconnaît Christian Lavigne, secrétaire général d’Ars
Mathématica, qui fait de la sculpture sur ordinateur depuis 1992.

 

“A
l’époque, on était douze dans le monde à le faire. Il fallait courir les
sponsors qui nous donnent accès aux machines. Pour cette sculpture, en
montrant l’une de ses oeuvres, j’ai même planté un ordinateur au siège d’IBM”,
se souvient-il. Pour éditer l’oeuvre, il fallait alors recourir à des moyens
industriels lourds, comme des instruments de découpe par laser.

 

Des
obstacles qui ont certainement contribué à maintenir la sculpture sur
ordinateur dans la confidentialité.

 

“Chez
certains amateurs d’art avant-gardistes, il règne l’idée que tout doit être
sur l’internet et sur l’internet seul. Le grand public, lui, conserve une
image un peu romantique du créateur qui doit travailler seul, avec ses
propres mains, dans sa mansarde”, regrette M. Lavigne.

 

Pourtant, “les artistes de tous temps ont utilisé les outils de leur époque,
comme Rodin qui a eu recours à un pantographe, une machine à sculpter
pneumatique qui lui permettait de reproduire ses sculptures à grande
échelle”.

 

Pour
lui, le public vit dans “le mythe de la main de l’artiste, mais l’acte de
création est dans la conception elle même. On ne vas pas demander à
l’architecte de construire lui même son building de 50 étages..

 

©
AFP 2006

Photo : François Guillot

Â