Le PDG de Severstal dit ne pas avoir “l’argent” pour monter à 45% d’Arcelor

Par : Autres

 

Le PDG de Severstal dit ne
pas avoir “l’argent” pour monter à 45% d’Arcelor

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Le PDG de Severstal,
Alexeï Mordachov, le 26 mai 2006 à Luxembourg

Le patron du groupe russe Severstal Alexeï
Mordachov a cherché à rassurer mardi les actionnaires d’Arcelor en affirmant
ne pas pouvoir dans l’immédiat monter au-delà de 38% du capital, tandis que
Mittal s’est dit prêt à se contenter d’une part minoritaire de l’entité
commune.

 

“J’ai dit que j’aimerais aller jusqu’à 45% mais
que c’était impossible car je n’ai pas l’argent nécessaire”, a déclaré
l’oligarque russe au quotidien français la Tribune.

 

En vertu de l’accord conclu avec le
sidérurgiste européen, M. Mordachov va apporter à Arcelor la totalité des
activités acier et minières de Severstal ainsi que sa participation dans
l’italien Lucchini, plus 1,25 milliard d’euros en cash.

 

En échange, il recevra des actions représentant
d’abord 32% d’Arcelor puis au final 38% du nouveau groupe fusionné, une fois
réalisé le rachat d’actions (puis leur annulation) prévu par Arcelor.

 

En grossissant, Arcelor espère se rendre
indigeste pour le groupe Mittal, qui a lancé une OPA hostile contre lui,
d’un montant de 25,8 milliards d’euros.

 

Une stratégie qui n’est pas du goût du groupe
de l’homme d’affaires indien Lakshmi Mittal. Pour repousser Mittal, vu comme
“Attila le Hun lançant une attaque venue de l’Orient sur une société
emblématique de l’Occident”, Arcelor “s’est finalement vendu à Gengis Kahn”,
ironise le directeur général de Mittal Steel Europe, Roeland Baan, mardi
dans l’International Herald Tribune.

 

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Les principaux chiffres
de Severstal et Arcelor pour l’année 2005

A ce sujet, le numéro un mondial de l’acier
entend maintenir son OPA malgré le mariage d’Arcelor avec l’aciériste russe
et est même prêt à se contenter dans ce contexte d’une participation
minoritaire dans ce nouvel ensemble.

 

“Ce peut être bien si nous détenons au final
peut-être 40% du groupe composé d’Arcelor et de Severstal”, a dit Roeland
Baan, dans une autre interview au quotidien allemand Financial Times
Deutschland.

 

Jusqu’à présent Mittal, qui a lancé
officiellement son offre d’achat sur le sidérurgiste européen il y a deux
semaines, avait dit vouloir acquérir au moins 50% d’Arcelor. Mais l’annonce
la semaine dernière du rachat par Arcelor de Severstal lui complique
sérieusement la tâche.

 

“Avec plus de 20%, nous pourrons convoquer une
assemblée générale à tout moment”, a poursuivi M. Baan. “Nous aurions ainsi
beaucoup de pouvoir. Et nous préférons avoir cette influence que pas
d’influence du tout”, fait-il encore valoir.

 

Une porte-parole de Mittal a précisé à l’AFP
que “si l’opération Severstal/Arcelor se fait, notre OPA continue”. “On peut
imaginer un scénario où Mordachov aurait 38% du nouvel ensemble et Mittal
serait un gros actionnaire autour de 40%. C’est un cas possible mais ce
n’est pas ce qu’on veut”, a-t-elle toutefois relativisé.

 

 

© AFP 2006

Photo : Stéphane de Sakutin