BASF fait main basse sur Engelhard pour 5,1 milliards de dollars

Par : Autres

 

BASF fait main basse sur
Engelhard pour 5,1 milliards de dollars

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Le siège de Engelhard à
Iselin, le 5 janvier 2006

Le numéro un mondial de la chimie, l’allemand
BASF, va racheter l’américain Engelhard au terme d’une longue bataille
boursière, une opération de 5,1 milliards de dollars qui constitue la plus
grosse acquisition de son histoire.

 

Engelhard a signé un accord dans lequel il
s’engage à conseiller officiellement à ses actionnaires d’apporter leurs
titres à l’offre de BASF, a annoncé le chimiste allemand mardi dans un bref
communiqué.

 

Le groupe de Ludwigshafen (ouest) propose 39
dollars par action Engelhard en numéraire, soit 5,1 milliards de dollars au
total, environ 4 milliards d’euros.

 

“Nous sommes très heureux que BASF et Engelhard
aient trouvé un accord pour une transaction négociée. C’est une étape
cruciale dans le rachat d’Engelhard”, s’est félicité le patron de BASF,
Jürgen Hambrecht, cité dans le communiqué.

 

Le leader mondial de la chimie a fini par
vaincre la résistance du groupe d’Iselin dans le New Jersey, après une lutte
acharnée. Ayant échoué à imposer une solution amicale, le groupe allemand
avait dû lancer une offre publique d’achat (OPA) hostile début janvier.

 

Prolongée à cinq reprises et améliorée deux
fois, de 37 à 39 dollars par action, l’offre de BASF n’avait jamais trouvé
grâce aux yeux de l’américain.

 

Engelhard n’avait rien contre une fusion sur le
principe, mais jugeait le prix proposé trop faible.

 

Il avait tenté de faire monter les enchères en
cherchant, en vain, un chevalier blanc. Selon la presse allemande, la
direction a finalement baissé pavillon car le cours de l’action Engelhard,
après avoir fortement progressé, est retombé ces derniers jours à la Bourse
de New York sous les 39 dollars offerts par le groupe allemand.

 

BASF avait accentué la pression en expliquant
clairement que cette dernière offre était à prendre ou à laisser.

 

Il peut désormais attendre avec confiance
l’assemblée générale des actionnaires d’Engelhard, vendredi, qui devrait
valider l’opération, et l’arrivée à échéance de son OPA le 5 juin.

 

BASF bouclerait ainsi la plus grosse
acquisition de son histoire, alors qu’il semble reprendre la main sur le
marché des fusions-acquisitions après une période d’attentisme.

 

Porté par la forte demande de produits
chimiques, notamment en Chine, mais également par la hausse des prix du
pétrole qui profite à sa division pétrolière Wintershall, BASF s’est
progressivement constitué un trésor de guerre qui lui permet aujourd’hui de
multiplier les achats.

 

Il a ainsi repris récemment les activités de
chimie pour le bâtiment de l’allemand Degussa pour 2,8 milliards d’euros, et
le spécialiste américain des résines Johnson Polymer pour 470 millions de
dollars

 

Avec Engelhard, spécialisé dans les pigments et
surtout dans les catalyseurs, utilisés notamment pour les pots d’échappement
dans l’automobile, BASF se renforce dans une activité très dynamique, qui
profite du durcissement progressif des mesures anti-pollution.

 

Engelhard a réalisé un chiffre d’affaires de
4,6 milliards de dollars l’an dernier. C’est un groupe rentable avec un
bénéfice d’exploitation de 246 millions de dollars sur l’exercice 2005. Il
emploie plus de 6.400 salariés dans le monde.

 

“La confiance a fini par payer”, commentait
Silke Stegemann, analyste à la banque LRP, qui jugeait le prix payé très
bon. A moins de 40 dollars par action, l’opération n’aura pas d’impact
négatif sur les comptes de BASF, jugeait-elle.

 

A la Bourse de Francfort, l’action laissait
1,89% à 63,35 euros vers 14H30 GMT, dans un indice vedette Dax en repli
encore plus fort (-2,22%).

 

 

© AFP 2006

Photo : Spencer Platt