Eurotunnel fait un pas significatif dans la renégociation de sa dette

Par : Autres

 

Eurotunnel fait un pas
significatif dans la renégociation de sa dette

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Le Pdg d’Eurotunnel
Jacques Gounon, le 17 juin 2005 à Coquelles

Eurotunnel a franchi mercredi une étape
significative dans la renégociation de son énorme dette en signant un
“accord préliminaire” avec ses principaux créanciers, mais il lui faut
encore convaincre ses porteurs d’obligations et boucler un vaste plan de
financement.

 

Le groupe a aussi annoncé qu’il avait demandé
le report de son assemblée générale, initialement prévue le 30 juin, au 12
juillet, fin du troisième “waiver” (accord dérogatoire pour renégocier la
dette) réclamé par le groupe en avril.

 

Selon une porte-parole d’Eurotunnel, le comité
ad hoc “représente 50,4% de la dette”, qui pèse au total plus de 9 milliards
d’euros. Il comprend les réassureurs américains MBIA et Ambac, les fonds
d’investissement Oak Tree et Franklin, et la Banque européenne
d’investissement (BEI).

 

“Il s’agit d’un accord engageant entre les deux
parties, ce qui représente un progrès par rapport à l’accord de principe qui
avait été conclu avec le comité ad hoc en février”, a précisé la
porte-parole.

 

“Sur cette base, les discussions vont se
poursuivre avec les autres créanciers et notamment les détenteurs
d’obligations”, indique le communiqué.

 

Ces derniers, qui représentent 30% de la dette
du groupe mais qui ne sont pas prioritaires pour un éventuel remboursement,
se plaignent depuis plusieurs mois d’être tenus à l’écart du processus de
négociation.

 

Les détenteurs d’obligations se sont regroupés
au sein d’une association, l’Arco, présidée par Jean-Pierre Mattei, l’ancien
président du tribunal de commerce de Paris.

 

M. Mattei a indiqué à l’AFP que l’Arco, qui dit
représenter 60% des détenteurs d’obligations, n’a pour l’instant eu accès ni
au nouvel accord ni à l’accord de principe trouvé avec le comité ad hoc en
début d’année.

 

“Seule peut avoir du sens une restructuration
globale qui prenne en considération les droits des obligataires et qui
assure en même temps la pérennité de la société”, a-t-il fait valoir.

 

Convaincre les porteurs d’obligations n’est pas
le seul obstacle encore dressé sur la route d’Eurotunnel.

 

Le groupe franco-britannique doit trouver de
l’argent frais pour financer la restructuration de la dette, et boucler pour
cela un vaste plan de financement avec de grandes banques internationales.

 

Eurotunnel a indiqué mercredi qu’il “continue
de rechercher, avec des institutions financières de niveau international,
les meilleures conditions pour mettre en place un nouveau financement”.

 

Pour l’instant, Eurotunnel peut compter sur les
banques américaine Goldman Sachs et australienne Macquarie. Il espère
néanmoins élargir ce consortium.

 

Selon Les Echos mercredi, il aurait réussi à
recruter en plus le britannique Barclays ainsi qu’un “financier français”,
dont l’identité n’est pas précisée.

 

D’après le quotidien économique, ces
partenaires pourraient prendre en charge une partie du remboursement de la
dette, en émettant pour 1 milliard d’euros de titres hybrides qui
permettraient à certains créanciers de se débarrasser de leurs créances.

 

Le groupe de BTP Vinci, évoqué dans la presse
pour rejoindre le consortium, se contentera d’un rôle d’observateur, a-t-il
d’ores et déjà fait savoir.

 

La cotation du titre Eurotunnel est suspendue
dans l’attente de la publication des comptes 2005, qui ont été reportés sine
die.

 

 

 

© AFP 2006

Photo : Denis Charlet