Tourisme : Les régions défavorisées demandent leur part du gâteau

 

Tourisme

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Par
Moncef
MAHROUG

 

tourisme.jpgLa Tunisie étant entrée dans le
tourisme par le balnéaire, cette activité s’est fort naturellement installée
au début dans les zones côtières devenues au fil des ans de véritables
bastions. Puis, dans un deuxième temps et dans le cadre de la
diversification de l’offre tunisienne, l’industrie touristique s’est
déployée dans les années quatre-vingt dans les zones sahariennes.
‘’Plusieurs régions peu ou pas du tout nanties en infrastructures
touristiques veulent aujourd’hui rattraper leur retard dans ce domaine”,
principalement du Sud-Ouest, et au cours des dernières années dans la région
de Tabarka.

Mais l’appétit venant aussi lorsqu’on voit les autres manger, ce sont
aujourd’hui les régions les moins bien loties sur le plan du développement
économique et social qui demandent leur part du gâteau touristique. Une
véritable offensive en ce sens s’est très nettement dessinée mardi 9 mai
durant le débat sur le tourisme à la Chambre des députés.

C’est le député Mohamed Rached Belkadhi qui a ouvert le bal en demandant au
ministre du Tourisme si son département entendait créer une direction du
tourisme à Gafsa. Se disant heureux d’avoir «récemment inauguré deux unités
hôtelières de la catégorie des cinq étoiles», M.Tijani Haddad s’est voulu
rassurant : «si Dieu le veut, le tour de Gafsa d’avoir une direction
régionale du tourisme viendra bientôt, puisque l’orientation est à la
généralisation de ces structures dans toutes les régions».

Le Kef s’est également rappelé au bon souvenir du ministre du Tourisme par
l’intermédiaire de l’homme d’affaires et député Ridha Bouajina.

Rappelant que «le gouvernorat du Kef a des potentialités en matière de
tourisme culturel et environnemental», ce député s’est interrogé sur
l’existence de mesures d’appui aux investisseurs dans cette région «où le
problème se pose au niveau des infrastructures de base».

Convaincu des potentialités touristiques de cette région où «les touristes
viennent de plusieurs pays pour voir les Tables de Jugurtha», le ministre du
Tourisme a annoncé que la municipalité du Kef allait être la première à
bénéficier de l’intervention du Fonds de Protection des zones touristiques.

Mais M. Tijani Haddad a recommandé d’opter pour un mode d’hébergement
différent. «Il n’est pas question de bâtir des cinq étoiles au Kef, mais
plutôt de petites unités, dont des hôtels de charme».

Deux députés, Youssef Remadi et Ezzeddine Smiti, ont demandé des
éclaircissements sur la part de Gabès dans les projets touristiques. Le
ministre, qui se souvient que cette région a été parmi les premières à
investir dans le tourisme avant de décrocher, n’a pas été peu heureux
d’annoncer le retour de cette partie du Sud tunisien dans l’industrie
touristique et ce à travers le projet de zone touristique de «Limao» qui va
s’étendre sur une superficie de 350 hectares. A ce sujet, le député Ezzeddine Smiti a demandé,
«maintenant qu’on a terminé l’étude et qu’on a réglé le problème du
terrain», si «on a aujourd’hui une idée claire sur la manière dont ce projet
va être réalisé».

A ce sujet, M. Tijani Haddad a indiqué que les pouvoirs publics vont choisir
entre deux options actuellement à l’étude : «le recours à un investisseur»
par l’intermédiaire de la Commission Supérieure des Grands Projets, ou «la
création d’une société d’aménagement qui procéderait à la distribution des
lots aux investisseurs».

Et qu’en est-il des «projets du ministère en vue de développer le tourisme
dans des régions dépourvues d’infrastructures touristiques, dont Sidi Bouzid»,
demande le député Abderrazak Dhaou ? En guise de réponse, le ministre du
Tourisme révèle le lancement d’une «étude stratégique en vue de généraliser
le tourisme à toutes les régions du pays afin de contribuer au développement
régional».