Tourisme : La qualité des services, éternel talon d’Achille du tourisme tunisien

 

Tourisme

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Par
Moncef
MAHROUG

 


ecotourisme.jpgLors
du débat sur le tourisme entre les députés et le ministre du Tourisme, le
problème de la qualité des prestations dans ce secteur a été posé de manière
très crue.

Tout serait pour le mieux dans le meilleur des mondes touristiques, s’il n’y
avait pas en Tunisie cet éternel problème de la qualité des services. Et non
seulement l’industrie touristique n’arrive pas à s’en guérir, mais on a
l’impression que ce problème reste au mieux en l’état, s’il ne s’aggrave
pas. Ce qui a amené plusieurs députés à le mettre sur la table du débat
qu’ils ont eu mardi 9 mai avec M. Tijani Haddad, ministre du Tourisme.

Après d’autres qui l’ont seulement effleuré, le député Taïeb Mohsni, du
MDS a …mis les pieds dans le plat de manière très crue. «Il ne suffit pas
que les touristes viennent, il faudrait aussi qu’ils reviennent», lance le
député en guise
d’introduction. Et sachant que le taux de retour est relativement faible, le
député mentionne –pour expliquer cette situation- «les nombreux sites
Internet» dans lesquels certains touristes mécontents énumèrent «les
insuffisances» relevées durant leur séjour. Parmi lesquelles, on met en exergue «la longueur des
formalités dans les aéroports, qui durent parfois jusqu’à 50 minutes», «la
non-conformité des services» à la catégorie des hôtels…» qui fait vivre aux touristes des
«situations embarrassantes, en particulier sur leur chemin vers certaines
régions du pays parmi lesquelles le Nord-Ouest, dont le député
est originaire.

En réponse à cette question, on ne peut plus directe, M. Tijani Haddad
déclare, d’abord, que «le ministère est en contact permanent avec tous ses
représentants aux quatre coins du pays et traite dans l’immédiat les
problèmes qui se posent, et cela vingt-quatre heures sur vingt-quatre».
Admettant que son département «ne réalise pas l’enquête de satisfaction de
manière périodique», le ministre observe que son ministère «ne s’y limite
pas, puisque nous recevons quotidiennement des lettres auxquelles nous
accordons l’importance qu’elles méritent».

En ce qui concerne l’encombrement dans les aéroports, M. Tijani Haddad
rappelle l’existence d’une «commission dans laquelle tous les ministères
sont représentés», ainsi que «des projets d’extension des aéroports».

Pour ce qui est des relais le long des routes vers les différentes
destinations touristiques, où les touristes pourraient faire une halte et se
soulager, le ministre du Tourisme en a souligné «la nécessité si nous
voulons que le tourisme se développe». Toutefois, l’initiative d’en créer
«peut être individuelle» et «il n’appartient aux ministères que de les
appuyer et d’accorder les autorisations» -éventuellement «aux diplômés du
supérieur qui pourraient monter de tels projets».

Au début de la séance de débat, le député Ameur Ben Abdallah avait déjà
interpellé le ministre du Tourisme sur la manière dont son département
entendait faire face «aux dépassements des gens de la profession» et demandé
«comment on pourrait éviter le bradage sur Internet où notre pays est
présenté comme la destination la moins chère», ce qui «nous attire une
catégorie de touristes à faible revenu, entraînant des dépassements de la
part des professionnels».

«Le ministère ne pourra jamais renoncer à ses responsabilités en tant que
législateur et contrôleur de la qualité des services», observe M. Haddad qui
constate que le contrôle en matière de prix «est indirect». «Nous faisons
face à ce phénomène à travers le contrôle de la qualité des services, parce
que l’Etat ayant opté pour une politique libérale, il ne peut pas intervenir
dans la fixation des prix».

Mais le ministre note que «les bas prix ne sont pas une hérésie de la
Tunisie mais une pratique répandue dans tous les pays faisant appel au
tourisme de masse». Et de toute façon, «nos prix sont proches de ceux de
pays comme la Turquie et la Grèce».