SMSI : La 2ème phase pourra-t-elle aider l’Afrique à avancer ?

Par : Autres
 

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Par
Tallel
BAHOURY

 

afrique1_151105.jpgLoin
d’être pessimistes, nous pensons qu’il est impossible de répondre avec
exactitude à cette question. Car malgré les avancées technologies constatées
ici et là, l’Afrique demeure au bas de l’échelle de cette révolution
numérique dont on parle depuis quelques années.

Rappelons tout d’abord qu’il y a dix ans, en octobre 1995, Microsoft
diffusait la toute première version d’Internet Explorer, ayant permis de
‘’démocratiser’’ un nouveau mode de consultation et d’échange d’informations
sur un réseau informatique mondial nommé Internet… Selon des estimations,
la barre du milliard d’internautes dans le monde sera franchie cette année,
puisque, au dernier pointage, en juillet dernier, notre planète comptait
déjà 939 millions. Pour 2006, leur nombre croîtra de +13%, et +11% l’année
d’après.

 

Quant au
continent africain, il compte aujourd’hui quelque 90 millions d’abonnés au
téléphone portable, ce qui représente une personne sur dix, et 16 millions
d’internautes, c’est-à-dire seulement 1,7% du total mondial.

A ce niveau remarquons que les disparités entre les pays africains en
matière de téléphonie mobile ne sont pas uniquement liées à la puissance
économique. Le dynamisme du secteur des télécommunications compte pour
beaucoup. En effet, alors que le revenu par habitant au Sénégal est moindre
qu’au Cameroun ou en Côte d’Ivoire, par exemple, la proportion d’abonnés au
cellulaire y est plus importante.

A partir d’aujourd’hui 16 et jusqu’au 18 novembre 2005, la communauté
internationale, représentée par les délégués de 170 pays ou régions du
monde, se réunit dans la capitale tunisienne, Tunis, sous les auspices de
l’Organisation des Nations unies –avec pour maître d’œuvre l’Union
internationale des télécommunications ‘’IUT’’- dans le cadre du Sommet
mondial de la société de l’information (SMSI).

 

Des têtes de pont
pour le développement des TIC en Afrique

 

Sommet de
la vérité ou sommet de la dernière chance ? Ni l’un ni l’autre. D’ailleurs,
même si c’était le cas, l’Afrique n’a rien a exiger, ni à revendiquer. Au
mieux, elle peut formuler des doléances. Hélas, ils n’ont rien appris cet
adage pourtant bien de chez eux, ‘’quand on vous frotte le dos, essayez de
faire vous-mêmes le vendre’’.

En termes plus clairs, cela signifie que les pays africains sont en retard
en grande partie par leur faute. Et on doute fort que ce Sommet de Tunis
puisse permettre aux Africains de rattraper leur retard, tant celui-ci est
immense.

Nous nous permettons de faire une suggestion à la communauté internationale,
et en premier chef, l’UIT (Union internationale des télécommunications). Il
s’agit de choisir des têtes pont pour le développement des nouvelles
technologies de l’information et de la communication en Afrique. Ce choix
pourrait se faire en fonction du niveau atteint par lesdits pays en matière
de l’ensemble des nouvelles technologies et des projets mis en place en
faveur de la société de l’information. Nous pensons notamment à la Tunisie,
pays hôte du Sommet, à l’Afrique du Sud, au Maroc, à l’Egypte, au Sénégal,
etc.

Une fois ce choix fait, les multinationales devraient s’engager à faire un
transfert massif et non exclusif des TIC vers ces pays et des moyens
financiers permettant leur mise en place. A partir de là, adopter un plan
d’action pour l’ensemble du continent (enseignement, missions d’experts,
financements, coordination…).

Voilà des propositions que nous considérons concrètes à même de permettre
l’Afrique de décoller, sinon le Sommet de Tunis de connaître le même sort
qu’ont connu les autres sommets : rester au stade de résolution, sans plus.

D’ailleurs, notre inquiétude est fondée sur le fait que, dès le lundi 14
novembre, les Américains ont annoncé la couleur : ils ne reculeront pas d’un
pouce. Ce qui veut dire que, sans cette proposition, point de salut pour le
fossé numérique Nord-Sud.

Rappelons qu’une première réunion s’était tenue à Genève, il y a deux ans.
Partant du principe que les technologies de l’information et de la
communication se développent à grande vitesse dans les pays riches et
beaucoup moins rapidement dans les pays pauvres, ce que l’on appelé la
«fracture numérique», ces deux joutes politico-technologiques (Genève et
Tunis) se donnent pour objectif de définir les actions politiques sensées
permettre aux seconds de combler leur retard. Théoriquement Parlant !

Est-ce Tunis aura la chance de gommer ou du moins de fixer un cadre qui
puisse permettre de réduire voire remplacer le fossé numérique en solidarité
numérique Nord-Sud ? C’est notre souhait !