Libéria : le remède de cheval pour juguler la corruption

Par : Autres

Libéria : le remède de cheval pour juguler la corruption

 

D’aucuns diront que le Libéria,
tout juste sorti d’une guerre civile d’une douzaine d’années, est en train
de perdre une partie de sa souveraineté. Mais le pays connaît une telle
corruption que les bailleurs de fonds ont décidé d’élaborer un document dont
le but est de renforcer la lutte contre la corruption et le
contrôle de l’action du gouvernement.

D’ailleurs, à l’avenir ce genre de proposition devrait être envisagée
partout en Afrique où la situation le nécessite, d’autant plus que la
corruption constitue l’ennemi numéro 1 du sous-développement du continent.
Et aujourd’hui on tente d’annuler la dette de certains pays alors qu’il
s’agit des dettes carbonisées, aucune possibilité de les recouvrer.

Pour revenir au cas du Libéria, le projet LEGAP suggère que l’interdiction
des ventes de diamants, imposée par les Nations unies en 2001, ainsi que
l’embargo sur les exportations de bois, mis en place deux ans plus tard,
pourraient être levés si le Liberia accepte une supervision internationale
méticuleuse de son économie.

Mais le projet propose des mesures plus radiales pour préserver l’argent qui
entre dans les caisses de l’Etat libérien. En effet, il va jusqu’à prévoir
d’organiser un appel d’offres pour confier à des structures internationales
la gestion des entreprises publiques les plus importantes, telles que le
port de Monrovia, l’aéroport international ou encore la société de
distribution de carburant.

Et ce n’est pas tout, puisque le projet LEGAP envisage également que les
sommes d’argent versées au gouvernement soient déposées sur des comptes de
garantie bloqués afin d’empêcher qu’on se
serve dans les caisses de l’Etat.

En outre, le projet vise à reformer le système juridique libérien afin que
la loi soit appliquée et les contrevenants soient sanctionnés comme il se
doit, cela va de la mise en place d’une commission anti-corruption
indépendante jusqu’à la présence d’étrangers dans les cours d’assise
libériennes recrutés hors du pays.

Ceci étant, et comme l’a déclaré l’ambassadeur des Etats-Unis à Monrovia,
John Blaney, «Cette tentative, entreprise dans le but d’aider le Libéria,
doit être perçue comme une évolution positive. Mais ce n’est qu’en goûtant
qu’on sait si un plat est bon. Il faudra donc attendre pour constater les
résultat de ce projet».

Rappelons enfin que le Libéria est dirigé depuis 2OO3 par un gouvernement de
transition et que les Nations unies y ont déployé un contingent de 15.000
Casques bleus.

 


Tallel Bahouri


 

  04
– 07 – 2005 :: 06:00  –  ©webmanagercenter