|
Tunisair
La formule et l’algorithme
Certes, Tunisair a renoué avec les bilans positifs après un travail acharné
de tous les jours pendant ces dernières années, mais sa position reste
encore à consolider. C’est maintenant, plus que jamais, que la compagnie a
besoin de la gestion la plus rigoureuse possible. Car, l’environnement
international, qui l’influence de manière directe, persiste dans une logique
d’instabilité fort peu propice à la croissance du tourisme et du transport
aérien.
Une constatation qui n’est pas sans lien avec les questions d’ordre social
et Tunisair n’est pas une exception dans la tendance internationale à
naviguer à vue dans ce domaine. Elle l’est néanmoins par la promesse de
l’Etat tunisien de ne jamais abandonner la compagnie, pour ces mêmes raisons
sociales (entre autres). Promesse dont on connaît le coût alors que Tunisair
a des priorités stratégiques aussi onéreuses : poursuivre sur le chemin des
alliances internationales, tenir bon dans les destinations prometteuses mais
pas encore ouvertement rentables, continuer à proposer l’une des meilleures
flottes de la méditerranée…
Aujourd’hui, il est sans conteste que Tunisair s’en sort avec les honneurs.
Il reste que, pour faire face aux questions sociales, il n’y a pas de
formule (c’est-à-dire une recette toute faite). Il nous semble que le
procédé le plus fécond serait de convenir avec ses partenaires d’un agenda
étalé sereinement dans le temps et avec des « if » et des « then » comme
dans les algorithmes. Par exemple, si notre bilan reste positif et en hausse
pour les deux prochaines années, nous nous investirons dans des programmes
sociaux d’envergure. Il faut expliquer tout cela, dans le détail, aux
leaders syndicaux au sein de la compagnie, leur rappeler que nous évoluons
dans une ère inaugurée par l’inimaginable : le dépôt de bilan de Swissair.
Il nous semble qu’il serait particulièrement fertile que la compagnie
s’investisse dans l’information et le briefing systématique de ses employés
sur ses moindres démarches, leur expliquer ce que coûte le moindre pas,
engager des experts pour leur expliquer les bilans dans le détail, disséquer
les opinions d’audit du Commissaire aux comptes, vulgariser les pressions
causées par le choix de disposer d’une flotte de haut niveau… En un mot,
Tunisair pourrait démontrer sa créativité par une nouvelle culture
d’entreprise, beaucoup plus ouverte, beaucoup plus participative. Une
approche évolutive et inclusive (comme un algorithme) dont les résultats
pourraient nous étonner !
Maryam OMAR
13 – 04 – 2005 ::
07:00
©webmanagercenter – Management & Nouvelles Technologies
– Magazine en ligne
|
