Bourse : La belle au bois dormant

Par : Autres

Bourse
La
belle au bois dormant

 

Le rideau vient
de tomber sur une année boursière 2004 qui a à peine dépassé les 3 milliards
de dinars de capitalisation. Une moyenne qu’elle a gardé à peu près au même
niveau ces dernières années, renvoyant l’image d’un marché beaucoup trop
sobre pour espérer constituer un réel point d’attrait pour les investisseurs
étrangers. Car c’est là que se trouve la principale mesure de réussite de ce
type d’institution.

Au même titre que le sous encadrement et l’asthénie des fonds propres, il
s’agit là aussi d’une faiblesse structurelle des entreprises tunisiennes.
Mais si le sous encadrement commence à être laminé grâce à des programmes
intensifs de formation et de recrutement et si le sous financement a été en
grande partie jugulé par des mesures audacieuses qui ouvrent un nouveau
chapitre, la Bourse stagne depuis des années dans cet état d’incomplétude.
Ni effacée, ni influente. Ni inconnue, ni populaire. Ni ignorée, ni
convaincante.

Encore boudée par le gros des entreprises, la Bourse semble se complaire
dans un monde à part, fait de 3 milliards de dinars, alors que les pays qui,
comme la Tunisie, prétendent au statut de pays émergents, disposent de
Bourses dont la capitalisation caracole sur des dizaines de milliards. Ce
n’est d’ailleurs pas faute de l’Etat tunisien qui a multiplié les
incitations mais plutôt, nous semble-t-il, à cause de la
difficulté de nombreux patrons et actionnaires à saisir l’essence des
opportunités que permet la Bourse, particulièrement en matière de
financements alternatifs.

Du côté des particuliers (investisseurs potentiels dans les produits
boursiers), le dilemme est différent puisque nous avons peut-être trop tardé
à comprendre que ce domaine nécessite la cristallisation d’une nouvelle
culture et de nouveaux réflexes. Il aurait certainement fallu déployer un
effort bien plus tranché pour informer, sensibiliser et accompagner.

En tout état de cause, la Bourse a besoin de se remettre en question et de
s’interroger sur la qualité de ses relations avec les entreprises et les
investisseurs. Elle a une responsabilité majeure dans ce chapitre, parce que
sans une réforme de sa manière de réfléchir et de se déployer (avec les
résultats que cela devrait charrier), le statut de pays émergent est
pratiquement impossible pour la Tunisie.



Maryam OMAR

 

10- 01 – 2005 ::
08:00

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