Banque du Sud : Les fonds propres en point de mire

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Banque du Sud : Les fonds propres en point
de mire

   

Management &
Nouvelles Technologies – Magazine
On-Line : 16-07-2003 à
08:00

 

logo_bs.gifC’est
un bilan soigneusement présentée par la Banque du Sud, qui se prépare par
ailleurs pour la seconde phase de sa privatisation complète et définitive,
lors de son AGO du 27 juin 2003.

 

Organisée dans l’hôtel de l’un de ses principaux actionnaires, M.M’hamed
Driss qui vient pour l’occasion de dépasser le seuil des 10 % (13 %
exactement), l’AGO a pu discuter d’un bilan clair et épuré, adhérer à
l’appel de M.Béchir Trabelsi, son Pdg, en faveur d’un renforcement des fonds
propres et accepter les 400 millimes de dividende par action qui leurs sont
proposés.

 

La
remarque faite par le commissaire aux comptes, n’est ainsi pas tombée dans
l’oreille d’un sourd et n’a apparemment pas laissé les actionnaires
indifférents. “Nous avons cerné les provisions requises pour la
couverture des risques inhérents aux engagements, conformément aux
circulaires de la BCT, et avons estimé l’insuffisance des provisions (…)

pouvait-on en effet lire dans son rapport.

Le bilan, comme du reste tous ceux des autres banques de la place, invoque
la conjoncture, nationale et internationale, pour expliquer les résultats.
Plusieurs ratios indiquent un résultat, certes toujours bénéficiaire, mais
en baisse. Les produits d’exploitation bancaires sont en effet à la baisse
(129,2 MDT contre 132,5 en 2001), alors que les charges augmentent (52,3 MDT
contre 47,226 une année auparavant). Produit net bancaire (76,8 MDT contre
85,3 MDT) et résultat d’exploitation (15,7 MDT contre 24,6 MDT) baissent. Le
cash flow s’est, lui aussi, inscrit à la baisse de 11 % (6,3 MDT) par
rapport à son niveau de 2001 et le RBE a régressé de plus de 10 MDT
atteignant 42,1 MDT.

Le résultat net ne peut qu’en pâtir et régresse de plus de 8 MDT (10,5 MDT
contre 18,8 MDT). ” La baisse des résultats ne signifie pas le déficit”
explique M. Béchir Trabelsi qui ajoute avec sérénité que “les perspectives
prometteuses de l’année 2003 aidant, les bénéfices qui devaient se trouver
dans les comptes d’exploitation, sont restées dans un compte spécial de
réserves et devraient y retourner
“. Il ne s’agirait donc, selon lui, que
d’une sorte de report des bénéfices des années 2002, 2003 et 2004.

Tout aussi positif, le rapport d’activité de la BS souligne que ”
l’activité de la banque a enregistrée une évolution modérée, avec une
croissance de 3,2 % du total bilan
“. Le rapport met ainsi en évidence
l’accroissement de 10,7 % des dépôts de la clientèle et qui représente un
plus de 120 MDT. Ce chiffre lui a certes permis une plus grande maîtrise du
recours au marché monétaire, de limiter son endettement (notamment auprès de
la BCT où elle est descendue de plus de 200 MDT à 50 MDT cette année) et de
s’assurer le recours à des fonds non volatiles qui lui ont permis
d’augmenter, en toute tranquillité et de 9,2 %, les crédits à ses clients
sur ressources propres. Cela n’a cependant pas empêché que les crédits sur
ressources spéciales augmentent de 32,3 % sur la base de ressources
mobilisées à moyens termes, elles aussi en hausse de plus de 25 MDT.

Le rapport reste cependant, presque, muet sur la question des crédits
accrochés. “L’effort en matière de constitution de provisions a été
poursuivi
” précise le rapport qui ajoute aussi que cet effort a atteint
19,9 MDT. C’est tout ce qu’on saura. Questionné par nos soins le Pdg de la
BS reste quand même énigmatique et explique que “le taux des crédits
accrochés dans le portefeuille reste dans la moyenne du secteur bancaire
“.
Il rassure par la suite que la banque suit de près cette question et assure
qu'”on remarque, au cours de ces deux derniers mois, une amélioration de
la situation de ces crédits
“.

Même prudence pour ce qui est des perspectives de la banque pour l’année
2003. “Nous croyons qu’elles seront meilleures que l’année 2002. Nous
resteront certainement légèrement en dessous des résultats de l’année 2001,
mais nous continueront notre action de renforcement des fonds propres de la
banque
“. Cela, selon M. Béchir Trabelsi, devrait encore se faire à
travers le provisionnement des bénéfices et le recours au crédit à long
terme.

Les véritables perspectives pour la BS résident en fait dans sa prochaine
privatisation. La banque a été la première à entamer ce processus. Elle
devrait être la seconde à sortir complètement du giron de l’Etat, Ce dernier
a déjà lancé un appel à candidatures pour le choix d’une banque d’affaires
qui devrait conduire l’action d’évaluation de sa participation dans le
capital de la banque du sud qui s’élève à 35 %. L’évaluation devrait débuter
en septembre prochain. Une opération particulière, dans la mesure où le
nouvel éventuel acquéreur ne disposerait pas de la majorité, tout au plus
d’une minorité de blocage.
 

 

12-07-2003


Khaled
BOUMIZA

 

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