Le Centre de recherches, d’études, de documentation et d’information sur la femme, “CREDIF”, a célébré ce mercredi soir, le trentième anniversaire du Prix national Zoubeida Bchir pour les écrits féminins tunisiens au titre de l’année 2024.

A cette occasion, cinq lauréates ont été récompensées dans cinq catégories du prix. Le prix de la recherche scientifique en langue française a toutefois été suspendu.

Le prix de la création littéraire en langue arabe a été attribué à l’écrivaine Emna Yahyaoui pour son roman “Aghchiya Tatamazzak” publié aux éditions “Noukouche Arabiya”.

Le prix de la création littéraire en langue française a été décerné à la romancière Zoubeida Khaldi pour son ouvrage “J’ai oublié d’aimer”. Le prix de la recherche scientifique en langue arabe a été attribué à Hayet Rais pour son livre “Les mères célibataires : stigmatisme ou choix”.

Soumaya Mestiri a remporté le prix de la recherche sur la femme tunisienne ou pour l’approche genre avec son ouvrage “Pour un féminisme décentré : recadrer, résister”. Le prix du meilleur scénario a été attribué à Imen Ghazouani pour son scénario intitulé “Les enfants vont parfois au cimetière…”.

Pour la première fois, le CREDIF a présenté un recueil de six poèmes mis en musique de la poétesse défunte Zoubeida Bchir, dans un spectacle musical intitulé “Hanine” (Nostalgie), interprété par l’artiste Wafa Ghorbel sous la direction du maestro Chem Guetari.

Présidant la cérémonie de remise des prix, la ministre de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Personnes âgées, Asma Jebri, a réaffirmé l’engagement du département à poursuivre l’effort et à garantir l’égalité des chances de participation pour toutes les chercheuses et écrivaines issues de toutes les régions de la République, en actualisant le décret gouvernemental n°585 de l’année 2020.

Elle a souligné que ce prix, est un acquis national pour les femmes tunisiennes, en raison de son rôle dans l’encouragement de la production scientifique et créative, le renforcement de leur présence dans le champ intellectuel, et l’enrichissement du patrimoine féminin en tant que composante du patrimoine culturel national.

Elle a également rappelé les mérites et les qualités de la défunte Zoubeida Bchir, dont la renommée s’est étendue au niveau national et international, son nom étant mentionné dans de nombreux dictionnaires et encyclopédies arabes et internationales.

De son côté, la Directrice générale du CREDIF, Sonia Ben Jemia, a indiqué que depuis la création du prix en 1995, 167 femmes ont été récompensées :

41 pour le prix de la création littéraire en arabe,

33 pour la création littéraire en français,

32 pour la recherche scientifique en arabe,

47 pour la recherche scientifique en français,

11 pour la recherche sur la femme tunisienne ou l’approche genre,

et 3 pour le meilleur scénario.

Elle a souligné que la symbolique de ce prix réside dans le fait qu’il allie la dimension culturelle au développement des capacités des femmes, en les soutenant sur les plans culturel et intellectuel, et en encourageant leur production à une époque où le livre devient rare.

Zoubeida Bchir (1938–2011) était poétesse, romancière et animatrice radio. Le CREDIF a créé un Prix en son nom en 1995 en collaboration avec le Club Tahar Haddad. Le prix porte le nom de cette pionnière, première poétesse tunisienne à avoir publié un recueil de poésie intitulé “Hanine” en 1968, en reconnaissance de sa symbolique et de sa place phare dans la littérature tunisienne moderne. Le prix est attribué chaque année à l’occasion de la Journée internationale de la femme, en hommage aux créatrices et chercheuses tunisiennes qui ont enrichi le paysage culturel.