L’industrie énergétique en Afrique du Nord identifiée comme principal pollueur atmosphérique

En Afrique du Nord, le secteur de l’énergie, en particulier l’industrie pétrolière et gazière, est considéré comme le principal responsable des émissions de polluants atmosphériques. Les observations par satellite du dioxyde de soufre en Afrique du Nord, identifient les points chauds de la pollution atmosphérique en Égypte, en Libye, au Maroc et en Tunisie, selon un récent rapport préparé conjointement par Greenpeace MENA et Greenpeace Afrique.

Intitulé «Les principaux pollueurs de l’air en Afrique démasqués» et publié le 28 mars courant, le rapport indique qu’un nombre conséquent de décès prématurés surviennent chaque année en raison de l’exposition à la pollution atmosphérique dans les pays d’Afrique du Nord. Il révèle que les Africains sont confrontés à une crise de santé publique qui exige des mesures immédiates de la part des gouvernements.

Le rapport souligne que le fardeau de la pollution atmosphérique pèse sur ceux qui sont les moins préparés à y remédier, ce qui révèle une injustice considérable, dans la mesure où la crise n’affecte pas tout le monde de la même manière.

Et d’alerter sur les dangers de l’inaction qui entraîne un lourd tribut en vies humaines. Le rapport met ainsi, l’accent sur l’importance d’adopter des normes légales strictes en matière de qualité de l’air, d’accélérer la mise en place de réseaux de surveillance de la qualité de l’air et de renforcer les réseaux existants afin d’améliorer les estimations de l’exposition de la population à la pollution atmosphérique nocive.

Le rapport recommande, aussi, de surveiller et de déclarer les émissions de polluants atmosphériques provenant d’installations responsables d’une pollution atmosphérique importante et d’élaborer des Registres des rejets et transferts de polluants (RRTP) accessibles au public et vérifiés de manière indépendante.

Il souligne, également, l’importance d’améliorer l’accès à l’énergie propre et renouvelable pour la cuisson des aliments en prenant des mesures politiques plus énergiques en faveur des familles dans le besoin, de prendre d’urgence des mesures pour réduire la dépendance à l’égard du charbon, du pétrole et du gaz et d’opérer une transition équitable vers les énergies renouvelables.

Agir d’urgence pour mettre fin à la production de pétrole et de gaz, au torchage et à l’utilisation de combustibles fossiles pour la production d’énergie, et pour parvenir à des émissions nettes nulles d’ici à 2050 et prendre des mesures plus énergiques pour réduire la production de déchets, interdire l’incinération des déchets, mettre fin au colonialisme des déchets et permettre l’accès à des moyens efficaces de gestion des déchets figurent aussi parmi les pistes recommandées par Greenpeace.

Selon la même source, il est aussi nécessaire d’investir dans des projets énergétiques durables et respectueux du climat, tout en éliminant progressivement les industries à fortes émissions et nuisibles à l’environnement qui ont un impact négatif sur la santé publique et le climat.

Fondée en 2018, Greenpeace MENA est une organisation à but non lucratif totalement indépendante politiquement et financièrement. Greenpeace MENA est l’un des plus récents bureaux du réseau mondial de Greenpeace, composé de 27 organisations nationales et régionales indépendantes dans plus de 55 pays, ainsi que de son organe de coordination, Greenpeace International. Elle œuvre à réduire les impacts environnementaux, économiques et sociaux des catastrophes climatiques et promouvoir des solutions locales et innovantes.