L’entrée de députés européens en Tunisie refusée : la Tunisie critique l’absence de coordination avec le Parlement européen

Les membres de la Commission des Affaires étrangères du Parlement européen (AFET) qui devaient se rendre en Tunisie le 14 septembre en Tunisie “n’ont pas coordonné au préalable avec les autorités officielles tunisiennes”, a indiqué une source informée du ministère des Affaires étrangères.

Dans une déclaration à l’agence Tunis-Afrique-Presse (TAP), la même source a précisé que des membres de la Commission des Affaires étrangères du Parlement européen devaient se déplacer en Tunisie du 14 au 16 septembre. Mais, a-t-elle dit, aucune coordination préalable avec les autorités officielles n’a eu lieu, comme l’exige la coutume internationale établie en matière d’organisation des visites de délégations étrangères.

De telles visites sont régulièrement coordonnées au préalable avec les autorités officielles des pays hôtes en particulier au sujet de la date de la visite, la composition de la délégation et le programme de son travail.

Selon la même source, cette manière de procéder est “totalement inacceptable” et porte atteinte aux normes internationales. Il s’agit là d’une “provocation” injustifiée, a-t-il dit, soulignant que la Tunisie ne sera jamais un terrain pour les règlements de comptes entre différents partis politiques étrangers.

Tunis, de sa part, n’a jamais procédé à l’envoi de délégations parlementaires pour inspecter ou évaluer la situation et ce, dans aucun pays du monde, a tenu à préciser la même source. “Tunis est soucieuse d’entretenir d’excellentes relations avec le Parlement européen et de les consolider, eu égard au rôle majeur de cette institution au sein de l’Union européenne”.

La même source a, dans ce sens, rappelé l’échange récemment de plusieurs visites de délégations parlementaires tunisiennes et européennes, ce qui, a-t-elle dit, reflète l’engagement commun à poursuivre un dialogue positif et constructif dans le respect mutuel et sans ingérence dans les affaires internes du pays.

Elle a rappelé ainsi les multiples visites effectuées par des délégations parlementaires européennes en Tunisie, au cours de la dernière période, dont celles de l’eurodéputé Manfred Weber, président du groupe du Parti populaire européen (premier groupe au Parlement européen), de la délégation du parti des Verts, outre les missions prévues prochainement de délégations parlementaires de pays membres de l’Union européenne.

Elle a, en outre, souligné que parmi les membres de la délégation parlementaire qui devait se déplacer en Tunisie, figure des parlementaires connus pour leurs “positions hostiles à la Tunisie” et pour leurs propos partisans et non objectifs envers la Tunisie, les choix de son peuple et ses institutions”.

Les autorités tunisiennes ont refusé d’accueillir cette délégation et ont demandé à la partie européenne, via la mission de l’Union européenne en Tunisie et l’ambassade de Tunisie à Bruxelles, de modifier la composition de la délégation et d’y inclure des eurodéputés plus objectifs, selon la même source.

La même source a précisé que les parties concernées se sont attachées à la même composition de la délégation parlementaire. En plus, le programme des visites de la délégation ne prévoyait pas une rencontre avec le ministre des Affaires étrangères, comme ce fut le cas lors de leurs précédentes visites en Tunisie, ajoute la même source.

Tunis a été contrainte de déclarer les membres de la délégation “ne sont pas les bienvenus sur le territoire tunisien”.

Elle réaffirme, par ailleurs, la détermination de Tunis à poursuivre le dialogue constructif avec le Parlement européen dans le respect mutuel et réitère son rejet total de toute ingérence dans ses affaires internes, tout en insistant sur le respect des choix de son peuple.

Pour rappel, cinq députés de la Commission des Affaires étrangères du Parlement européen se sont vus jeudi refuser l’entrée sur le territoire tunisien. Le but de la visite, selon un communiqué du Parlement européen, est d’évaluer la situation politique actuelle du pays (…) et de faire le point au sujet de l’accord migratoire, signé à la mi-juillet entre l’Union européenne et la Tunisie.