L’appui à l’investissement agricole, le suivi de la disponibilité des intrants et l’amélioration du rendement des cultures, ce sont là les principales revendications des agriculteurs tunisiens, d’après un questionnaire réalisé par l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE) et l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), sur l’impact du conflit russo-ukrainien sur les grandes cultures en Tunisie.

Dans ce questionnaire adressé à 100 céréaliculteurs dans plusieurs régions, les agriculteurs ont appelé à la mise à niveau des sociétés de production des semences et l’encouragement de l’investissement dans la multiplication et la commercialisation des semences. Ils ont également, recommandé d’accorder aux agriculteurs les financements nécessaires pour l’investissement dans ce secteur.

S’agissant des intrants dans la production, les agriculteurs interrogés estiment nécessaire de prendre des mesures urgentes et fermes, pour relancer la production locale d’engrais, plaidant pour la constitution d’un stock stratégique en ammonitrate et en phosphate diammoniaque (DAP), ainsi qu’en semences céréalières et fourragères.

Ils demandé aussi le renforcement du contrôle des prix et de la qualité des pesticides et une meilleure maîtrise des prix des intrants agricoles.

Pour ce qui de l’amélioration du rendement des cultures, ils ont estimé nécessaire d’encourager les agriculteurs à utiliser les semences sélectionnées pour relever le taux d’utilisation de ces semences à 40% contre 18% actuellement.

La mise en place d’une carte variétale en fonction des spécificités climatiques des zones de production et d’un programme d’amélioration de la qualité des semences paysannes, ont également figuré parmi les recommandations des agriculteurs.

Les autres recommandations portent sur l’encouragement des céréaliculteurs à adopter l’alternance dans l’agriculture, en intégrant la culture des légumineuses et des cultures industrielles (destinées à l’industrie de transformation) dans les systèmes de production des grandes cultures, de manière à porter le taux d’alternance agricole à 20%.

Il s’agit, aussi, de restructurer la filière des légumineuses, en instituant des contrats de production entre les agriculteurs, les sociétés de collecte et les entreprises dans l’agroalimentaire et de renforcer la vulgarisation agricole.

Le secteur céréalier est stratégique en Tunisie, il représente 13% de la valeur ajoutée agricole, 42% des superficies arables et 27% des terres agricoles exploitées. Malgré son importance, il reste confronté à des défis majeurs, dont l’indisponibilité des intrants et la faible utilisation des semences sélectionnées.