Le torchon brûle entre l’Ordre des ingénieurs tunisiens (OIT) et certaines écoles de formation d’ingénieurs, particulièrement la plus prestigieuse d’entre elles, à savoir l’École supérieure privée d’ingénierie et de technologie (ESPRIT) depuis que le Doyen de l’OIT, Kamel Sahnoun, a déclaré que les diplômes délivrés par certaines écoles privées d’ingénierie ne seraient plus reconnus par son instance et que celle-ci doit contrôler la qualité de la formation.

Face à cette tournure inquiétante des événements à quelques jours de la rentrée universitaire, le fondateur de l’École supérieure privée d’ingénierie et de technologie, Tahar Ben Lakhdar, a réagi, vendredi 26 août 2022, sur les ondes de la radio Shems FM.

Selon lui, cette tempête n’a pas lieu d’être car seul le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, qui accorde les autorisations, est habilité à reconnaître et à contrôler les écoles d’ingénierie qui ne respectent pas le cahier des charges et à s’assurer de leurs engagements à offrir une formation de qualité.

Ben Lakhdar a déclaré respecter l’OIT et ses prérogatives, mais il a insisté sur le fait que l’Ordre n’a pas le droit d’exercer ce contrôle puisque son rôle est de défendre les ingénieurs et de veiller à leur assurer de meilleures conditions de travail.

Selon lui, le ministère a son système d’évaluation des écoles privées d’ingénieurs pour examiner leur adhésion aux cahiers des charges, en fonction de quelques critères essentiels dont le niveau de l’étudiant à l’inscription, le taux des enseignants permanents et leurs niveaux, le taux d’encadrement des étudiants, la qualité des espaces et des équipements dédiés à la formation.

Il a ajouté que chacun doit rester dans son rôle, avant d’attaquer l’actuel doyen des ingénieurs Kamel Sahnoun qui a, selon lui, des ambitions politiques : « Il veut apparemment devenir ministre de l’Enseignement supérieur sur notre dos ».

Le Doyen d’ESPRIT a insisté que son école est reconnue à l’échelle internationale et qu’elle a une triple accréditation. « 2000 ingénieurs sortent chaque année de notre école. 80% parmi eux sont embauchés à l’étranger. Ce qui dénote la qualité de la formation préconisée reconnue à l’échelle internationale. »

Il conclut son intervention en déclarant que le Doyen de l’OIT est dans le tort et qu’il ne va pas céder à son chantage.