Il est impératif de repenser le modèle et le rôle de la banque en Tunisie afin de faire de cette institution financière un moteur de l’innovation, notamment dans le domaine de Fintech. C’est la principale recommandation avancée par les participants à la conférence organisée dans la soirée de mardi par Betacube, sur le thème “L’avenir des services financiers en Tunisie”.

 

Marwen Dhaemaied, représentant d’Attijari bank, a souligné que les besoins des clients ne cessent d’évoluer, d’où la nécessité d’adapter et d’innover les services bancaires, afin de répondre à cette demande tout en offrant de nouvelles prestations développées et sécurisées.

Dans ce cadre, Khaled Ben Driss a fait savoir, de son côté, qu’une cinquantaine de pays à travers le monde ont évolué dans le domaine de l’open banking, qui se présente comme un système bancaire dans lequel les consommateurs et les entreprises peuvent autoriser des banques ou des tiers qui fournissent des services financiers à avoir accès aux données sur leurs actifs et leurs opérations financières au moyen de canaux sécurisés en ligne.

“En Tunisie, l’accélération de la transformation digitale et l’innovation est une obligation pour tous les acteurs économiques du pays”, souligne Marwen Dhaemaied.

Amel Saidane, co-fondatrice de Betacube, abonde dans le même sens, et affirmera qu’il y a un changement important au niveau du rôle de la banque à l’échelle mondiale, avec l’évolution de nouveaux modèles financiers, dont l’open banking.

” Dans notre pays, tous les acteurs, notamment les start-up de Fintech, les institutions de finance…, sont appelés à collaborer afin d’assurer l’évolution d’un écosystème autour de ces nouvelles technologies de finance”.

Khaled Ben Driss, directeur technique de la société Wevioo, estime, pour sa part, que la transformation digitale permettra à une banque de mieux se positionner sur le marché, en proposant de nouveaux services sécurisés et à la pointe de la technologie.

Selon lui, l’ouverture des banques aux technologies de la finance impose une remise en question des systèmes d’information actuels, qui sont fermés et qui ne sont pas utilisés à fond.

“Aujourd’hui, c’est le moment pour les banques tunisiennes de s’ouvrir à l’innovation”, appelle-t-il, estimant que “tout est réalisable en Tunisie, grâce au savoir-faire et aux talents des jeunes compétences tunisiennes. Nous faisons face toujours à un grand problème, à savoir le mentalité, qui freine tout, parce qu’on a peur de l’innovation”.

Quant à Maya Boureghda, représentante de JuisMed, elle a souligné que la réglementation est la principale difficulté qui entrave le développement technologique au sein de notre pays.

” Nous sommes dans un environnement où tout est interdit. La réglementation est parfois pas claire, ce qui favorise l’auto-censure en rapport avec l’innovation “, a-t-elle affirmé, appelant à changer la situation et à faire de la réglementation un pilier qui pousse vers l’innovation, et rassure les acteurs économiques, ce qui appuiera la relance économique.

Il importe de rappeler que Betacube est une structure qui vise à soutenir le renforcement, la structuration et la valorisation de l’écosystème de l’innovation et de l’entrepreneuriat tunisien. Elle développe les start-ups (dans le domaine de fintech et la mobilité logistique) et les accompagnent jusqu’à ce qu’elles soient prêtent à lever des fonds et à présenter des applications utilisables par les clients.

Fondée en 2019, avec le soutien de l’Union Européenne et Expertise France à travers le programme Innov’i – EU4Innovation, Betacube compte un portefeuille de 10 start-ups et une multitude de services dont l’accompagnement des entreprises désirant collaborer avec les startups.