Le retard pris dans la campagne de vaccination en Tunisie aura, outre les conséquences humaines et sanitaires dramatiques, des conséquences économiques gravissimes.

Un calcul rapide, en prenant pour hypothèse qu’une situation sanitaire dégradée fait perdre environ 10% de PIB, indique qu’un mois de retard dans la vaccination coûte au pays plus d’un milliard de dinars (1000 millions de dinars) de PIB et près de 40% de ce montant en pertes de prélèvements obligatoires (recettes fiscales et cotisations sociales).

Si le retard s’accumule, la facture sera très lourde. Ne démarrer la vaccination, en régime de croisière, qu’à la fin du premier semestre condamnerait pratiquement la croissance de l’année 2021.

Il n’y a donc pas, en ce moment, un investissement public plus rentable que la vaccination.

Par conséquent, et même si la difficulté principale est l’accès au vaccin, la question de son financement ne devrait même pas être posée et les pertes de temps en recherche de financements internationaux à cet effet est une aberration.

Le montant en jeu est tellement insignifiant par rapport aux enjeux, autour de 100 millions d’euros dans un premier temps, qu’il aurait dû être mobilisé à l’avance dès le mois d’octobre 2020, compte tenu des difficultés prévisibles d’acquisition de vaccins, cela aurait été un argument, si minime soit-il, dans la négociation. C’est ce qu’on fait de nombreux pays même s’il y avait encore plusieurs incertitudes à cette date.

Et, s’il y a un domaine ou un financement direct du budget de l’Etat par la BCT s’imposait c’est bien celui-là, 2 jours de réserves en devises, sur les 143 jours enregistrés en octobre 2020, suffiraient, et aucune institution internationale n’oserait nous le reprocher.