” Nous ne pouvons nous prononcer sur la date de réouverture des établissements touristiques qu’après l’annonce, le 18 mai 2020, des résultats de la première phase du confinement sanitaire ciblé par le comité scientifique pour la lutte contre le covid19 et que sur décision de ce dernier “. C’est ce qu’a déclaré, vendredi 15 mai, le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Mohamed Ali Toumi.

6 milliards de dinars de pertes..

Présidant un webinaire sur l’impact de la Covid-19 sur le secteur du tourisme et de l’artisanat, organisé par l’Ecole Pluridisciplinaire Internationale de Sousse, le ministre a estimé à plus de 6 milliards de dinars les pertes enregistrées par le secteur.

Une stratégie en trois phases

De ce fait, il a indiqué que la stratégie de relance du secteur s’articulera sur trois phases : une première phase de résistance, une phase de relance et une phase de réinvention du tourisme tunisien.

Durant la première phase de résistance, l’Etat essayera, selon le ministre, de mettre en place les mécanismes d’accompagnent à même d’aider les différentes composantes du secteur touristique à atténuer l’effet de la crise et à tenir le coup.

Rappelant que le tourisme contribue à raison de 14% au PIB et offre près de 400 mille emplois directs et indirects avec un grand effet d’entraînement sur le reste des secteurs, Toumi a fait savoir que “des mécanismes spécifiques d’appui à ce secteur seront annoncées tout à l’heure”.

” Ces mesures seront nécessaires pour redonner confiance aux travailleurs du secteur touristique et préserver la paix sociale, et c’est la raison pour laquelle que le maintien du personnel sera une condition essentielle pour bénéficier des crédits et des soutiens prévus par l’Etat “.

S’agissant de la deuxième phase, celle de la relance du secteur, le ministre assure que “nous ne pouvons pas nous aventurer à donner des dates précises pour la relance et la réouverture des établissements touristiques. Cela reste tributaire de l’évolution de la situation sanitaire. Nous n’avons jusque-là pas fait de faux pas dans la gestion de la crise sanitaire et il ne faut pas se permettre d’en faire dans le futur. Il faut maintenir la courbe aplatie”.

” Les bons résultats obtenus jusque-là sur le plan sanitaire, s’ils se poursuivent, vont nous permettre d’asseoir une crédibilité nécessaire à la relance du secteur “, a-t-il fait remarquer.

Il a toutefois indiqué que ” son département a déjà entamé ses réflexions concernant la phase de relance en élaborant un protocole sanitaire qui sera bientôt validé et communiqué aux différents partenaires à travers les différentes représentations touristiques à l’étranger, les ambassadeurs tunisiens à l’étranger et les ambassadeurs étrangers accrédités à Tunis “.

Toumi a aussi fait savoir qu’il est en train d’enchaîner les réunions avec les ambassadeurs étrangers pour essayer d’intégrer la Tunisie dans les short-lists des pays à visiter par les touristes fixées par certains pays européens, en donnant à ces pays toutes les garanties nécessaires pour la sécurité de leurs ressortissants mais aussi en prenant toutes les mesures permettant de préserver la sécurité des tunisiens et d’empêcher une nouvelle propagation du coronavirus dans le pays.

Il a, par ailleurs, précisé que la relance se fera d’abord avec les touristes locaux, puis avec ceux des pays voisins si la situation sanitaire dans ces pays le permette, et dans une prochaine étape avec les pays européens qui accepteront des ouvertures vers la Tunisie, en respectant les exigences sanitaires dictées par la pandémie.

La troisième phase sera, selon le ministre, celle de la réinvention du secteur touristique. Il s’agit de la phase autour de laquelle le ministère a élaboré son programme mais dont la mise en œuvre a été retardée par la crise du coronavirus.

” Cette réinvention passe inévitablement par une vraie diversification du produit touristique (Tourisme sportif, tourisme de croisière et de plaisance, tourisme de loisir…) à travers une réelle valorisation du potentiel de toutes les régions “, a-t-il indiqué.

” Cette phase devrait être la plus transversale possible et doit impliquer toutes les forces nationales. Le tourisme c’est le bout de la chaîne. L’attractivité touristiques de nos régions et villes est aussi et surtout tributaire de la qualité de l’environnement, des infrastructures, de la qualité des routes et de l’éclairage public, de l’entretien des monuments historiques, des visas électroniques… “, a-t-il encore considéré.

Toujours selon le ministre, la réinvention du secteur exige également une vraie digitalisation du secteur. “Nous sommes très en retard en matière de digitalisation, mais il s’agit là d’un axe prioritaire de notre stratégie de réinvention du secteur “.

Le ministre a aussi profité de l’occasion pour saluer l’implication de toutes les composantes du secteur touristiques (hôtels, agences de voyages, restaurants, guides…) dans les efforts de lutte contre le covid-19, précisant que plus de 11 mille chambres ont été volontairement mobilisées pour soutenir la capacité de confinement obligatoire.