Les créances de l’hôpital de la Rabta s’élèvent à 35 MDT

“L’hôpital de la Rabta est en proie à une situation financière critique à cause de l’augmentation du volume de ses créances auprès de la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM), et la croissance de la valeur de ses dettes envers les fournisseurs publics et privés”. C’est ce qu’a déclaré le directeur général de la Rabta, Mongi Khemiri, cité par l’agence TAP.

Il a affirmé qu’en dépit de cette situation financière délicate, “l’hôpital continuera à assurer ses services aux patients. Il a dans ce sens démenti les rumeurs qui avaient circulé sur les réseaux sociaux évoquant la possibilité de “déclarer la faillite de l’hôpital Rabta et de suspendre ses activités à cause de l’accumulation de ses dettes”.

Il a indiqué que le budget de 2019 de l’hôpital s’est établi à environ 38,2 millions de dinars, alors que “les équilibres financiers de l’hôpital connaissent des perturbations dues à l’incapacité de la CNAM à payer ses dettes estimées à 34,7 millions de dinars à l’hôpital.

Khemiri a dans ce sens précisé que 90% des ressources budgétaires de l’hôpital proviennent principalement de la CNAM”, qui se retrouve à son tour confrontée à des difficultés financières en raison de ses créances ayant atteint la valeur de 4 milliards de dinars auprès des autres caisses sociales”.

“Il était prévu que la CNAM verse ses impayés à l’hôpital Rabta, en contrepartie des services de soins fournis à ses affiliés, tels que les consultations externes, les analyses médicales, les hospitalisations, les médicaments, etc”, a indiqué Khemeiri.

“Les créances de l’hôpital Rabta auprès de la CNAM se répartissent comme suit: 29 millions de dinars au titre des dépenses des hospitalisations et des consultations externes, 5,24 millions de dinars comme dépenses relatives aux services d’imagerie médicale (IRM) de scanner informatique, des opérations à cœur ouvert et des maladies cardiovasculaires”, a-t-il dit.

“L’hôpital La Rabta a encouru des charges financières supplémentaires dépassant les 2 millions de dinars à la suite de l’achèvement, réussi, de transplantations cardiaques non programmées au cours de l’année 2019”, a t-il poursuivi, indiquant que le coût de cette opération à l’hôpital La Rabta ne dépasse pas les 300 mille dinars, contre 1 million de dinars à l’étranger.

Le tarif des consultations externes à La Rabta, l’un des plus anciens hôpitaux publics, s’élève à 4,5 dinars et celui de l’hospitalisation entre 30 et 60 dinars. Le patient ne s’acquitte que de 20% du coût des analyses médicales, a fait savoir le responsable.

Les revenus de l’hôpital provenant des patients n’ont pas dépassé 4 millions de dinars au cours de la l’année dernière, malgré le nombre élevé des consultations externes (30 mille entre 2018 et 2019) et des nuits d’hospitalisation passées à 257 mille en 2019 contre 240 en 2018.

Khemiri a souligné à cet égard que le déséquilibre financier de l’hôpital la Rabta l’a empêché de rembourser ses dettes auprès de fournisseurs publics tels que la Pharmacie centrale, l’Institut Pasteur, la Banque du sang, Tunisie Telecom, la Société tunisienne d’électricité et de gaz (STEG) et Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (SONEDE), outre ses impayés auprès des particuliers.

Le volume des dettes de l’hôpital La Rabta a atteint depuis 2016 et jusqu’au terme de l’année 2019, environ 48 millions de dinars, dont 24 millions de dinars au profit de la Pharmacie centrale, 4 millions de dinars auprès de Tunisie Telecom, 2 millions de dinars auprès de la STEG, et 1 million de dinars auprès de la SONEDE, 2 millions de dinars auprès de l’Institut Pasteur et la Banque du Sang, et 14 millions de dinars au titre de dette envers les particuliers.

A noter qu’une séance de travail présidée par la ministre de la Santé par intérim, Sonia Ben Cheikh, et en présence de cadres médicaux et administratifs de l’hôpital la Rabta, s’est déroulée hier jeudi, pour suivre la situation financière de cette institution hospitalière universitaire et examiner les moyens pour améliorer les services fournis aux patients et les conditions d’accueil et de prise en charge des malades.