Le projet PARFAIT sera dupliqué dans d’autres régions du pays (ALDA)

Le projet PARFAIT -pour Participation des Femmes pour l’Avancement et l’Innovation de la Tunisie- sera dupliqué dans d’autres régions du pays pour renforcer les compétences des femmes au niveau local et améliorer leur participation aux processus décisionnels. C’est ce qu’a déclaré, mercredi 14 novembre, Sibel TAS, chargée du projet PARFAIT à l’Association européenne pour la démocratie locale (ALDA) et chef de file du projet.

Lors d’une conférence à mi-parcours du projet PARFAIT, tenue à Tunis, elle a souligné que 157 femmes du Grand Tunis, Kairouan, Jendouba, Gasfa, Kébili et Mahdia ont bénéficié des interventions du projet PARFAIT lancé depuis novembre 2017 en Tunisie et qui se poursuivra jusqu’en 2019.

“Aujourd’hui, nous sommes à mi-parcours et nous entamons une nouvelle phase du projet qui consiste à mettre en œuvre 48 micro-projets favorisant l’égalité des genres et la participation citoyenne et ce, après le renforcement des capacités, l’ouverture d’espaces de dialogue et d’apprentissage collectif entre les femmes bénéficiaires et les autorités locales et la sensibilisation des citoyens, des médias locaux et des autorités locales à l’importance de promouvoir la participation politique des femmes”, a-t-elle précisé.

Sibel TAS a exprimé son souhait de parvenir à la fin du projet à constater un changement du comportement des élus au niveau local, réaliser une meilleure participation des citoyens au niveau local et dans les processus décisionnels et surtout voir les besoins des femmes pris en considération par les élus.

De son côté, Carla Dejonghe, membre du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe, dira dans son intervention que le niveau local offre de meilleures chances de changement et de participation des femmes dans les exécutifs municipaux ou régionaux.

“C’est également le niveau le plus propice pour l’implication directe des femmes dans l’administration quotidienne des communautés et pour le développement des talents politiques”, a-t-elle dit.

La responsable a reconnu que tous les pays européens ne sont pas exemplaires en matière de représentation des femmes.

Dans ce contexte, elle a indiqué que le Conseil de l’Europe vient d’ailleurs d’adopter une stratégie en matière de lutte pour l’égalité femmes-hommes pour la période 2018-2023 qui vise à supprimer les obstacles pour parvenir à l’égalité pleine et réelle entre les femmes et les hommes.

“L’édition 2018 du Forum Mondial de la Démocratie, qui se tiendra à Strasbourg les 19, 20 et 21 novembre, sera d’ailleurs consacrée au thème “Femmes-hommes : même combat ?”, a-t-elle annoncé.

Carla Dejonghe a ajouté que le chemin parcouru par la Tunisie depuis la révolution est impressionnant soulignant le soutien et l’admiration du Congrès pour la Tunisie, pour ses réformes récentes et pour sa volonté sans faille de poursuivre les changements en cours.

“Les réformes ont permis la mise en place d’un système décentralisé pour rapprocher les décisions des citoyens et de lutter contre la corruption, afin de restaurer, à terme, la confiance entre les citoyens et leurs élus. Le Congrès a d’ailleurs pu s’associer à ce mouvement en contribuant, avec ses membres et ses experts, au Code des collectivités locales finalement adopté fin avril”, a-t-elle signalé.

Selon elle, la réforme de la décentralisation en Tunisie a été l’une des clés du renforcement du rôle des femmes. Elle a, en outre, souligné la qualité de la loi électorale tunisienne en matière de représentation des femmes, avec ses conditions de parité horizontale et verticale pour la composition des listes électorales.

“Le Congrès a observé ces élections qualifiées de globalement positives, malgré un taux de participation extrêmement faible. Le chemin vers la parité sera encore long mais les premiers jalons ont bien été posés : 20% des maires de Tunisie sont aujourd’hui des femmes, dont la maire de la capitale !”, a-t-elle dit.

Pour sa part, Hela Ourir, conseillère du ministre de la femme, de la famille, de l’enfance et des Séniors a souligné que le projet PARFAIT qui s’inscrit dans le cadre du programme “Moussawat” (Programme de Promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes) a contribué à la réalisation des objectifs fixés par le ministère.

Le programme Moussawat vise, en effet, à contribuer à la réalisation de l’égalité entre les femmes et les hommes en Tunisie par la réduction des inégalités aux niveaux national, régional et local.

Il se propose de travailler à une meilleure coordination et cohérence des actions en faveur de la femme et d’ancrer les principes d’égalité dans le cadre de la nouvelle démocratie naissante, notamment au niveau des régions, aussi bien avec les parties prenantes gouvernementales que non gouvernementales. Il s’agit aussi de favoriser l’émergence d’un nouveau partenariat, indispensable pour la question du genre.

Le Projet PARFAIT est mis en œuvre par ALDA et ses partenaires EPD – the European Partnership for Democracy – et la Coalition pour les femmes de Tunisie.

ALDA est une association qui se consacre à la promotion de la bonne gouvernance et la participation des citoyens au niveau local. Elle se concentre également sur des activités facilitant la coopération entre les autorités locales et la société civile. Elle a été créée à l’initiative du Conseil de l’Europe afin de coordonner et d’appuyer le réseau des Agences de la Démocratie Locale.