Mohsen Marzouk : La Tunisie n’accueille plus de réfugiés sur son sol

La Tunisie a depuis juin 2015 refusé d’accueillir les réfugiés sur son sol. C’était lors du Sommet du G7, auquel le président Béji Caïd Essebsi a pris part, a rappelé Mohsen Marzouk, secrétaire général du mouvement Machrou Tounes.

Marzouk estime qu’il est insensé de soulever à nouveau cette question au cours de la récente visite du chef du gouvernement Youssef Chahed en Allemagne ce qui, selon lui relève de la surenchère politique avec pour objectif “d’attribuer des exploits exceptionnels au gouvernement”.

Dans une déclaration vendredi à l’agence TAP, le SG de Machrou Tounes estime que la coalition au pouvoir n’a pas réussi à réaliser les objectifs du “Document de Carthage” et a fait preuve d’incohérence au niveau de l’action entre ses différentes composantes”.
Selon Mohsen Marzouk, “faire perdurer la situation actuelle, compromettra les chances de sortie de la crise politique, sociale et économique”.

S’agissant de l’avenir du Front politique entre Machrou Tounes et autres partis à l’instar du parti socialiste et l’Union patriotique libre (UPL), Marzouk a affirmé que ” les objectifs de cette alliance ne sont toujours pas fixés, et qu’une réunion sera tenue la semaine prochaine pour s’accorder sur l’identité de ce Front “.

En marge d’une conférence organisée par le mouvement pour célébrer l’anniversaire de la création de l’Union du Maghreb Arabe, Mohsen Marzouk a également souligné que ” le rêve d’unir les pays du Maghreb Arabe, attend toujours d’être concrétisé “, faisant remarquer que ” parmi les obstacles qui s’opposent à cette union, figure l’absence de volonté politique d’aller dans le sens d’une union populaire, sociale et économique “.

La conférence a été l’occasion d’aborder les conflits opposant les pays du Maghreb arabe, et les solutions possibles pour les surmonter.

A ce titre, Aamira Alaya Sghaier, professeur à l’Institut Supérieur d’Histoire de la Tunisie Contemporaine a soutenu que ” l’UMA coute annuellement à chacun des pays membres, 370 mille dollars, sans contrepartie, aucune “.

L’universitaire a par ailleurs évoqué la situation de paralysie frappant les composantes de l’union maghrébine. Selon lui, ” le non-Maghreb coûte cher aux Maghrébins, et prive les cinq économies de l’Union de 2 à 3 points de croissance annuellement, malgré leurs richesses énergétiques, minières, agricoles et humaines “.

De son coté, le chercheur libyen Khaled Ghouil a considéré ” qu’il n’y aura pas d’avenir pour l’union maghrébine, tant que la crise libyenne n’est pas résolue et tant qu’aucune solution n’est trouvée pour mettre terme à la guerre civile qui sévit sur le territoire libyen “.

Il est à noter que la conférence à laquelle ont participé, des dirigeants et des sympathisants du mouvement Projet de la Tunisie, a abordé le blocage de l’union maghrébine sous ses différentes facettes, démographiques, économiques et politiques, en l’absence de personnalités influentes du paysage maghrébin.