Entreprises publiques : Ces loyers exorbitants souvent non justifiés

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Un constat: certaines administrations et entreprises publiques ont de plus en plus tendance à déménager et à louer, au prix fort, de nouveaux sièges sous prétexte de rénover leurs anciens locaux qui sont des propriétés de l’Etat.

Les justificatifs avancés sont pour la plupart la non-fonctionnalité des locaux, l’étroitesse des locaux et la nécessité de regrouper des services administratifs relevant d’une même spécialité.

Cette tendance s’est accentuée, ces derniers temps, une période marquée par le resserrement des dépenses publiques et le recul de la productivité dans des administrations et entreprises publiques pléthoriques. Ces dernières traîneraient, à elles seules, un déficit non signalé dans le budget de l’Etat de l’ordre de 3,5 milliards de dinars.

Parmi les cas les plus marquants, celui de l’Entreprise des activités pétrolières (ETAP) qui, sous prétexte de moderniser son siège initial sur l’avenue Khereddine Pacha, a déménagé depuis 2012 de son siège propriété de l’Etat tunisien, pour 1 million de dinars l’année –bien 1 MDT l’année- à un nouveau siège sur l’avenue Mohamed V.

Les locataires du nouveau siège semblent s’y plaire puisque depuis 2012 silence radio sur les travaux de rénovation du nouveau siège.

Le ministère de la Justice aurait entrepris, au temps d’Amor Mansour (gouvernement de Habib Essid), les démarches nécessaires pour louer, au prix fort (1 MDT l’année) le nouveau siège de l’UGTT à la Cité El Khadra en dépit de l’opposition des avocats. Il a fallu que le nouveau ministre de la Justice, Ghazi Jeribi, intervienne, réexamine le dossier et annule la transaction, faisant gagner à l’Etat une importante somme d’argent.

Idem pour le ministère du Commerce qui a déménagé, de l’avenue Khereddine Pacha pour louer, également, au prix fort, l’ancien siège de la Banque africaine de développement (BAD) sur la rue de la Monnaie à Tunis. Et la liste est loin d’être exhaustive. Beaucoup d’autres départements ont migré du centre-ville pour louer dans le quartier chic des Berges du Lac nord.

Cela pour dire que le gouvernement Chahed, qui a toujours brandi la menace de l’austérité, doit se pencher sérieusement sur le phénomène d’autant plus que ces loyers élevés ne sont pas souvent accompagnés d’un rendement escompté ou d’une plus-value.