Tunisie – Industrie : Comment sauver El Fouledh?

elfouledth-tunisie.jpgTout d’abord ce constat: la société tunisienne de sidérurgie El­ Fouladh traîne, depuis dix ans, une ardoise de plus de 70 MDT et est en partie responsable des dettes classées d’une banque publique.

Pour y remédier, les gouvernements qui se sont succédé ces dernières années ont pour une ouverture du capital d’El Fouledh à un partenaire stratégique étranger.

Du temps de la Troïka (2011­-2013), il a été question de céder la société à un investisseur stratégique turc. Cette option se comprend au regard des accointances, à l’époque, entre le parti Ennahdha au pouvoir et le parti turc de la Justice et du développement (AKP) au pouvoir.

En 2015, avec l’avènement d’un gouvernement pro-occidental, un appel international a été certes lancé pour les mêmes motifs. Mais les techniques ont changé. Au lieu de choisir un partenaire, des taupes au ministère de l’Industrie auraient suggéré à d’éventuels investisseurs étrangers d’anticiper et de se manifester avant les autres. C’est le cas du groupe sidérurgique Alfa Acciai, leader de l’industrie sidérurgique dans son pays qui, dans un communiqué, a manifesté, avant la clôture de l’appel d’offres le 28 juin 2016, son intérêt pour l’acquisition de 49% de la société El­ Fouledh.

Le groupe affirme qu’il «possède l’expertise et les ressources nécessaires pour sortir El Fouledh de ses difficultés et lui garantir la longévité qu’elle mérite en optimisant la compétitivité, en élargissant la gamme des produits et en introduisant e de nouvelles technologies3.

Le groupe italien, qui réalise un chiffre d’affaires de 3,5 milliards d’euros, s’engage, par ailleurs, à multiplier par 5 le chiffre d’affaires de la société tunisienne en 3 à 4 ans seulement.

Elle s’engage aussi à préserver les emplois existants et à en créer d’autres et à ouvrir de nouveaux marchés devant la production tunisienne d’acier et de produits dérivés. De quoi faire rêver les décideurs tunisiens.

Selon les prévisions, El Fouledh a besoin de nouveaux investissements qui devraient lui permettre de produire, localement, entre 500 mille et un million de tonnes de fer par an. Actuellement, El Fouledh, la seule sidérurgie du pays, produit, environ 200 mille tonnes de billettes, 250 mille tonnes de produits laminés, 25 mille tonnes de produits  tréfilés et 12 mille tonnes de structures métalliques.