Tunisie – Finances : La CDC tend la main aux grands groupes

econoie-radisocopie-680.jpgBras de l’Etat en matière d’investissement, la CDC a engagé un partenariat avec les grands opérateurs économiques, privés –tunisiens et étrangers- et publics en vue de détecter des projets et de les réaliser ensemble de préférence dans les régions de développement intérieur.

Créée principalement pour servir de levier du développement des régions défavorisées, la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) a multiplié les initiatives allant dans ce sens au cours des quatre dernières années. Aujourd’hui, pour continuer à servir cet objectif, elle tend la main aux grands opérateurs économiques, tant publics que privés, afin de réaliser avec eux les projets qu’ils voudront mettre sur la table. Ce partenariat aura pour cadre une nouvelle initiative conçue par la CDC et baptisée «Opération de détection et d’appui à la création d’entreprises» (ODACE).

ODACE a déjà remporté l’adhésion d’entreprises publiques (Tunisie Télécom, Pharmacie centrale, Groupe Chimique Tunisien) et surtout de groupes privés tunisiens (Groupes Carte, Délice Holding, Elloumi, Mabrouk, Mzabi, Hachicha, Loukil, Integra Partners, Poulina Group Holding, etc.) et étrangers (Total Tunisie, Vivo Energy Tunisie).

La CDC envisage de prendre des participations jusqu’à un maximum de 49% pour la gestion des projets, les 51% devant rester entre les mains des privés.

Des groupes solides financièrement…

La CDC a jeté son dévolu sur ces opérateurs parce qu’ils «présentent la particularité d’être solides financièrement, souvent leaders sur leur marché et disposant des ressources humaines et matérielles nécessaires».

Selon une note de la CDC, cette initiative, destinée à être déclinée sur le plan régional et local «à travers une action de mobilisation d’un écosystème entier», a pour «objectif ultime «d’aligner les actions des pouvoirs publics en matière de relance de l’investissement, d’amélioration de la capacité de transformation des idées en projets concrets viables et rentables répondant à des exigences de pérennité avec ceux des promoteurs privés dans le cadre d’un partenariat public privé».

La CDC se substitue aux banques…

L’idée de lancer ODACE a vu le jour sur la base du constat que les opportunités d’investissement «ont du mal à se réaliser», notamment parce que les banques n’ont plus les moyens, donc la volonté, d’accompagner les entrepreneurs dans la concrétisation de leurs projets.

Pendant longtemps, «principales sources de financement des entreprises», le secteur bancaire «sera en difficulté de les accompagner avec l’amplitude nécessaire, estime-t-on à la CDC, car «la prise de risque et la production de risque déjà limitée» le sera encore plus à l’avenir du fait des règles de Bale III «plus exigeantes en matière de fonds propres».

«Véhicule public d’investissement», la Caisse des Dépôts et Consignations «souhaite consolider son rôle d’investisseur national par la stimulation des investissements et la création d’emplois, et ce par le biais de partenariats avec des opérateurs privés de référence pour la réalisation de projets structurants, notamment dans les zones de développement régional».

La CDC attend les propositions des groupes…

Ce partenariat peut, selon la CDC, prendre plusieurs formes: co-investissement –avec la caisse elle-même et, éventuellement, le promoteur d’un projet-, «appui technique et commercial, externalisation de services ou de produits, etc.».

Après une première rencontre ayant réuni, le 26 novembre 2015, l’ancien directeur général de la CDC, Jamel Belhaj, avec les patrons d’une cinquantaine de grands groupes, durant laquelle les deux parties ont discuté et validé l’approche, défini les objectifs et analysé les options, la CDC attend maintenant que les groupes lui soumettent leurs propositions. 

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