Tourisme : Le retour des grands labels de l’hôtellerie internationale en Tunisie

the-ritz-cartlon.jpgLe plus beau «Four Season» de la Méditerranée ouvrira dans quelques temps ses portes en Tunisie tout comme nous y verrons le retour des grands noms de l’hôtellerie internationale. Nous pouvons citer la chaîne Hilton et le Ritz Carlton.

A Dar Naouar, acquis par des investisseurs du Golfe arabe, sera édifié un des plus beaux parcs d’attraction de la région, deuxième du genre de par le monde.

Deux centres de congrès répondant aux normes internationales, et qui peuvent chacun abriter près de 4.000 participants, seront édifiés à Tunis et à Djerba et les terrains sur lesquels ils seront construits ont d’ores et déjà identifiés.

Non ce n’est pas des paroles en l’air ou des discours d’intention, ce sont des projets qui seront réalisés, affirme Salma Elloumi Rekik, ministre du Tourisme. .

En Tunisie, l’art de la communication officielle n’est pas facile. Il est même très difficile. Si vous vous exprimez, on s’acharne à chercher des failles dans votre discours et si vous vous taisez, on vous accuse d’incompétence, de paresse et même d’indifférence.

Ce n’est pas facile d’être ministre dans un pays qui a traversé une prétendue révolution et que l’on a labellisé “initiateur du printemps arabe“. A tous les coups, vous en prenez… !

C’est le cas pour le tourisme où et presque de tous les temps, passées les années de gloire, les professionnels fonctionnent par lobbys et estiment être en droit de gérer le secteur à leur guise sans aucune régulation d’un Etat qui s’en est retiré croyant bien faire. Si ce n’est participer aux foires internationales pour les promouvoir en piochant dans les poches des contribuables. L’assistanat, il y en a beaucoup qui en ont profité et qui le nient effrontément aujourd’hui !

D’où la débâcle d’un secteur qui était le fleuron de l’économie nationale. Le bradage des prix, la mauvaise qualité de service, le système du «All inclusive», adopté par une grande partie des unités hôtelières mal appliqué et pratiqué, et qui a fait beaucoup de tort au produit touristique national.

Si l’on était, un tant soit peu, honnêtes, nous reconnaîtrions que ce secteur souffre depuis des décennies et que la situation qu’il endure aujourd’hui illustre le cumul d’une suite de politiques malencontreuses adoptées depuis longtemps, d’une absence de décisions politiques et de la présence d’opérateurs touristiques plus affairistes que professionnels et résistant dur comme fer à toute volonté de changement de la part de l’Etat.

La ministre du Tourisme a non seulement hérité d’un secteur en souffrance mais a dû essuyer aussitôt nommée à la tête du département les contrecoups de deux actes terroristes perpétrés dans deux lieux qui auraient dû être inviolables: un musée et un hôtel. Ce n’est pas peu.

Récupérer les marchés perdus rapidement dans un pareil contexte n’est pas une tâche aisée, par contre, faire le ménage dans un secteur hors contrôle depuis des années, c’est non seulement possible mais impératif.

Parmi les mesures prises par Salma Rekik, la restructuration du secteur de la formation touristique délaissé depuis que le ministère ne gère plus l’Institut Sidi Dhrif, locomotive des instituts touristiques, à une certaine époque. «Les 8 centres de formation seront dirigés par une seule agence et nous sommes en train de procéder à la restructuration de toute la filière formation au sein de notre ministère. Nous comptons relancer la tradition de jumelage avec les grandes écoles touristiques de par le monde. Nous recevons demain les représentants de la première école suisse de formation hôtelière. Nous voulons améliorer nos standards et les élever au niveau des normes internationales», a déclaré Salma Rekik, ministre du Tourisme et de l’Artisanat à WMC.

Remettre à niveau l’hôtellerie et changer de politique promotionnelle

Mais la réorganisation du secteur ne se limitera pas à la formation hôtelière, elle touchera également la communication qui ne sera pas qu’institutionnelle. Une partie du budget promotionnel allouée à une grande agence internationale de communication, et qui n’est pas aussi performante qu’on le pense, sera consacrée à l’évènementiel. Des opérations de charme via des spectacles d’envergure couverts par des télévisions européennes sont prévues au cours de l’année prochaine. Ils seront organisés, ou bien, dans des lieux historiques ou encore à la Cité sportive de Radès. Une campagne PR autour du prix Nobel couvrira l’Europe dont deux rencontres, une au Parlement britannique et une autre au Sénat français, avec pour fanion «Tunisie, terre de paix et de consensus».

Le ministère du Tourisme a également repris les négociations avec les croisiéristes et les TO avec pour mots d’ordre: sécurité et qualité de service.

Une révision des normes de classification aura lieu. Une nouvelle circulaire comprenant un nouveau référentiel qui obligera tous les hôteliers sera promulguée dans les deux prochaines semaines. Les termes de référence ont été établis en partenariat avec des experts allemands et de l’Union européenne. Notre ministère de l’Intérieur a été associé au niveau du volet sécuritaire considéré comme déterminant pour rassurer TO et touristes.

Grâce à la loi PPP (Partenariat Public/Privé) le ministère est décidé à développer le tourisme de plaisance. Aujourd’hui que la Marina de Gammarth est opérationnelle, l’accent sera mis sur le port de Sidi Bousaïd dont on veut faire un joyau. Pour ce, les autorités publiques réaliseront les travaux de dragage du port et amélioreront son accessibilité. Objectif: en un centre d’attraction national et international, les opérateurs touristiques doivent investir dans le para-touristique de qualité. C’est ce qu’ambitionne la ministre, à condition que l’Administration soit plus réactive et que les privés soient intéressés par des investissements importants dans un site qui pourrait devenir le porte-étendard du tourisme haut de gamme.

Dans l’attente, les jeunes professionnels opérant dans le secteur touristique devraient, peut-être, commencer par révolutionner leurs instances représentatives en y créant un nouveau souffle et une nouvelle dynamique. On ne fait pas du nouveau avec du vieux et malheureusement le secteur touristique est infesté par des amateurs qui n’ont ni les moyens financiers, ni les ambitions et qui manquent surtout de vision. En un mot, la génération «Old school» (vieille école), comme l’appellent les Anglais, devrait peut-être céder la place à des jeunes qui se projettent dans l’avenir et ne ruminent pas leur rancœur, leur jalousie et leur impuissance.