Le salon du Bourget ouvre ses portes au public…et aux vocations

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éronautique du Bourget (Seine-Saint-Denis), le 19 juin 2015 (Photo : MIGUEL MEDINA)

[19/06/2015 14:28:57] Le Bourget (France) (AFP) Des dizaines de milliers de personnes ont afflué vendredi au salon aéronautique du Bourget, qui ouvrait ses portes au public, pour admirer les démonstrations en vol d’avions de chasse ou de collection et peut-être choisir un métier dans une industrie qui recrute à tour de bras.

Enfants fascinés et adultes passionnés, les amateurs d’aviation et d’espace devraient déferler en masse au Bourget, les organisateurs tablant sur 180.000 visiteurs “grand public” jusqu’à dimanche, soit plus que les 176.000 recensés lors de la précédente édition, en 2013. Un total de 320.000 visiteurs est prévu sur la semaine, en comptant les professionnels présents depuis lundi.

Le programme des démonstrations en vol de l’après-midi a été étoffé pour le public, avec notamment une demi-douzaine de numéros de voltige aérienne et trois chasseurs datant de la Seconde Guerre mondiale, les Warhawk et Mustang américains et le Yak 3 russe.

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éronautique du Bourget (Seine-Saint-Denis) le 18 juin 2015 (Photo : MIGUEL MEDINA)

Les gros-porteurs d’Airbus, l’A350 et l’A380, étaient aussi de la parade, ainsi que l’avion de transport militaire A400M, dont l’armée de l’air a annoncé vendredi la réception du septième exemplaire, le premier livré depuis le crash d’un appareil en phase de test le 9 mai à Séville (Espagne).

La foule s’est figée quand les réacteurs à post-combustion du Rafale ont déchiré le ciel du Bourget, l’avion de chasse de Dassault Aviation enchaînant loopings, vrilles et tonneaux à basse altitude.

Le ballet acrobatique des Alphajet de la Patrouille de France et leur célèbre lâcher de fumigènes bleu, blanc et rouge était prévu plus tard dans l’après-midi, suivi du JF-17 Thunder pakistanais piloté par un chef d’escadron au faux air de Tom Cruise dans le film “Top Gun”.

Au sol, le Premier ministre Manuel Valls effectuait à son tour la visite du salon, inauguré lundi par le Président de la République, François Hollande, et arpenté depuis par cinq ministres (Défense, Education, Travail, Affaires étrangères, Environnement) et trois secrétaires d’Etat (Tourisme, Anciens combattants, Transports).

Accompagné pour l’occasion de Thierry Mandon, nommé mercredi secrétaire d’Etat chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, M. Valls a visité les stands des industriels français dans la matinée.

-“un enjeu stratégique”-

“L?aéronautique française gagne d’abord parce qu?elle dispose d?une avance technologique et industrielle sur ses principaux concurrents. Cette avance, nous devons la conforter: c’est un enjeu stratégique”, a-t-il déclaré, à propos d’un des principaux postes à l’exportation dégageant un excédent supérieur à 20 milliards d’euros par an.

M. Valls a prononcé ces mots au pavillon de “l’avion des métiers”, installé par le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas) dans le but d’attirer les futurs diplômés vers les métiers de la filière, en particulier ceux de la production, alors que les carnets de commandes des avionneurs sont remplis pour 7 à 8 ans.

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éronautique du Bourget (Seine-Saint-Denis), le 19 juin 2015 (Photo : MIGUEL MEDINA)

Les industriels, qui doivent augmenter leurs cadences de livraison, sont confrontés en France à une pénurie de jeunes ouvriers qualifiés. Quelque 8.000 recrutements sont prévus cette années, alors que “pratiquement 2.000 postes” ne sont toujours pas pourvus, selon Marwan Lahoud, président du Gifas.

Le défilé des politiques de tous bords se poursuivait dans l’après-midi, avec les passages de la présidente du Front National Marine Le Pen et de la secrétaire d’Etat chargée du Numérique Axelle Lemaire, avant celui du ministre de l’Economie Emmanuel Macron, samedi.

Jeudi, la partie professionnelle du salon du Bourget s’est achevée par une victoire aux points de Boeing, qui a enregistré 145 commandes fermes d’une valeur de 18,6 milliards de dollars, devant Airbus (124 appareils, 16,3 milliards de dollars).

Au tableau des commandes totales (options et intentions d’achat incluses), l’européen (421 appareils, 57 milliards de dollars) termine toutefois loin devant Boeing (331 avions, 50,2 milliards de dollars).

La moisson de contrats a aussi été fructueuse pour les fabricants d’avion régionaux, le Brésilien Embraer engrangeant pour 5,4 milliards de dollars de commandes et le Franco-Italien ATR près de 2 milliards de dollars.

Le Canadien Bombardier, qui faisait voler pour la première fois son CSeries avec deux ans de retard sur le calendrier d’origine, repart en revanche bredouille du salon, sans aucune vente supplémentaire.