Changes : accords de près d’un milliard entre Goldman Sachs, BNP, Barclays HSBC et des investisseurs

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ège de Goldman Sachs à New York, le 16 janvier 2015 (Photo : Spencer Platt)

[17/06/2015 19:57:00] New York (AFP) Les banques Goldman Sachs, BNP Paribas, Barclays et HSBC ont conclu des accords séparés d’un montant total de près d’un milliard de dollars, pour l’abandon d’une plainte collective d’investisseurs s’estimant lésés dans le scandale de manipulation du marché des changes, a-t-on appris mercredi de sources proches du dossier.

Ce sont des accords préliminaires qui peuvent encore changer, ont souligné ces sources, qui confirmaient des informations du Wall Street Journal. Ils sont distincts des compromis trouvés avec les régulateurs.

Barclays va verser 375 millions de dollars aux plaignants qui sont représentés par les cabinets d’avocats américains Scott+Scott et Hausfeld. Sa compatriote HSBC s’acquittera de 285 millions de dollars, tandis que Goldman Sachs versera 130 millions, selon ces sources qui ont requis l’anonymat. La banque française BNP Paribas devrait payer, elle, près de 200 millions de dollars. Au total, elles vont s’acquitter de 990 millions de dollars.

Les établissements n’ont ni reconnu ni nié les faits, selon les sources.

Contactées par l’AFP, Goldman Sachs, Barclays et BNP se sont refusées à tout commentaire.

– “Cartel” –

Cet accord doit aussi être approuvé par la justice américaine, notamment la juge new-yorkaise Lorna Schofield auprès de qui la plainte a été déposée. Une audience est prévue le 25 juin à 20H00 GMT, selon les documents judiciaires consultés mercredi par l’AFP.

Il n’est pas le premier du genre conclu dans cette affaire par les grandes banques. JPMorgan Chase avait été la première à le faire en janvier en acceptant de payer 99,5 millions de dollars et en s’engageant à donner aux conseils des plaignants des documents liés à l’affaire.

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ège de JPMorgan Chase, le 14 octobre 2014 à New York (Photo : Spencer Platt)

Elle avait été suivie par UBS (135 millions), Bank of America (180 millions) ou encore en mai Citigroup (394 millions).

Au total, les grandes banques américaines et européennes auraient versé environ 1,8 milliard de dollars pour obtenir l’abandon des plaintes en nom collectif dans cette affaire aux Etats-Unis.

La facture pourrait encore grimper puisque Credit Suisse, Deutsche Bank et Morgan Stanley sont également poursuivies par les plaignants.

Il est reproché aux traders (cambistes en l’espèce) de ces banques d’avoir utilisé des forums de discussion sur internet et des messageries instantanées pour se concerter de façon indue afin d’infléchir un taux de référence du marché des changes, sur lequel transitent chaque jour quelque 5.300 milliards de dollars. L’un des forums était par exemple baptisé “cartel” et réunissait des traders de Citigroup, JPMorgan, UBS, Barclays et RBS.

“Ils ont joué à face je gagne, pile tu perds”, avait dénoncé fin mai le régulateur des services financiers de New York, Benjamin Lawsky.

La position des banques dans cette affaire a été fragilisée après le dernier accord conclu en mai avec les autorités américaines. Dans le cadre de cet arrangement, Citigroup, JPMorgan, Barclays et Royal Bank of Scotland (RBS) ont, fait assez rare, plaidé coupable, ouvrant ainsi la voie à d’éventuelles poursuites supplémentaires.

En forçant les banques à plaider coupable, les autorités américaines facilitent la tâche des investisseurs individuels qui peuvent s’appuyer sur cette décision pour solidifier leurs actions judiciaires, estime l’ex-procureur reconverti avocat Jacob Frenkel.

Les pénalités financières infligées par les autorités américaines et britanniques aux banques dans cette affaire s’élèvent pour l’instant à près de 10 milliards de dollars.