Le Medef défend une possible prime de 11 millions d’euros pour le PDG de la Fnac

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ésident du Medef Pierre Gattaz à Paris le 10 juin 2015 (Photo : ERIC PIERMONT)

[17/06/2015 07:58:35] Paris (AFP) Le président du Medef, Pierre Gattaz, a défendu mercredi la possibilité que le patron de la Fnac Alexandre Bompard touche plus de 11 millions d’euros, grâce à des actions qui lui avaient été attribuées dans le cadre d’un plan de performance, comme l’affirme le Canard Enchaîné.

“Il faut récompenser le talent, le résultat et l’effort à tous les niveaux”, a réagi le patron des patrons français au micro de la radio France Info.

M. Bompard “a redressé la Fnac, et bien bravo, il a droit à un bonus, à quelque chose”, a-t-il estimé, à condition qu’il y ait “un partage de richesse”.

“Ca ne me choque pas” mais “j’espère, j’imagine qu’il y a de l’intéressement, de la participation” en faveur des salariés de l’entreprise, a-t-il souligné.

Le Canard Enchaîné affirme mercredi que M. Bompard, patron de la Fnac depuis 2011 et “instigateur de deux plans d’économies” est en passe de recevoir “11,6 millions d’euros, soit presque 30% du bénéfice de l’année”.

Cette somme est liée à des actions qui lui ont été attribuées dans le cadre d’un “plan de performance arrêté en 2013”, et qu’il va pouvoir commencer à céder à partir de cet automne. Or leur valeur, a fortement augmenté depuis.

“A l’époque, le conseil d’administration avait décidé de lui offrir 197.925 actions, convertibles en bon argent, +pour deux tiers en octobre 2015 et pour un tiers en juillet 2016+'”, écrit l’hebdomadaire.

Au cours de l’époque, la valeur de ces actions était d’environ 3,6 millions d’euros.

Mais grâce à la forte hausse entretemps du cours du groupe, M. Bompard devrait percevoir “au moins 8 millions d’euros en plus”, souligne l’hebdomadaire satirique.

Et selon le Canard, un peu avant l’assemblée générale du groupe qui s’est tenue en mai, François-Henri Pinault et son père François, propriétaires à 39% de la Fnac, via leur holding Artemis, ont tiré la sonnette d’alarme en s’inquiétant auprès du PDG des critiques qu’une telle somme pourrait susciter, alors que les rémunérations des patrons provoquent régulièrement des polémiques.

M. Bompard a donc annoncé au conseil d’administration le 29 mai qu’il allait réinvestir ces sommes en actions Fnac et conserver ainsi son portefeuille d’actions pendant “au moins deux ans”, écrit le journal.

En 2014, la Fnac a multiplié par près de trois son bénéfice net à 41 millions fin 2014, après des pertes de 142 millions en 2012, grâce à un plan de redressement.

Le distributeur a supprimé 510 postes dont 310 en France dans le cadre d’un plan d’économies de 80 millions d’euros annoncé début 2012. En 2013, le groupe avait annoncé la suppression de 140 postes de disquaires.