Objets connectés : Angers, future place forte de la French Tech?

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Angers, future place forte de la French Tech? (Photo : Frank Perry)

[12/06/2015 07:10:15] Angers (AFP) Issue du plan de réindustrialisation de la France lancé en 2013 par le gouvernement, la Cité de l?objet connecté, qu?inaugure ce vendredi à Angers François Hollande, porte en elle les espoirs de renouveau économique de la capitale de l’Anjou, en même temps que les nouvelles ambitions de la French Tech.

Société privée, contrairement à ce pourrait laisser à croire son nom, la Cité de “l?objet connecté” réunit dix-sept actionnaires autour d?un projet d’accélérateur industriel porté par Paul Raguin, le patron du groupe électronique angevin Eolane (3.500 salariés, 400 millions d’euros de chiffre d’affaires) et Eric Careel, le PDG de Withings, qui en a imaginé le concept.

Figure emblématique de la French Tech, c?est à ce dernier, spécialiste des “objets intelligents”, qu?Arnaud Montebourg, alors ministre du Redressement reproductif, avait confié la conduite du chantier ad-hoc, l?un des 34 qui constituaient initialement son programme La Nouvelle France Industrielle, aujourd?hui ramenés à neuf.

“Nous sommes convaincus que ces objets connectés créent une rupture technologique et qu?ils vont devoir aller beaucoup plus loin dans leurs capacités d’intégration d?intelligence électronique et logiciel. D?où la nécessité absolue de créer des laboratoires de conception”, justifie Eric Careel.

Aménagée à Saint-Sylvain-d?Anjou, au nord d?Angers, la Cité de l’objet connecté propose sur un même site l?ensemble des compétences nécessaires à la conception de ces objets: électroniques (Hardware et Software), plasturgie, mécanique, design mais aussi des services en matière de financement, de ressources humaines ou encore un show room.

A raison de 300 euros de loyer par mois, elle entend attirer à elle tous les porteurs de projets d?”objets intelligents” souhaitant mener à bien le prototypage de leurs produits. Avant d?accéder éventuellement à son industrialisation sur place pour des premières ou moyennes séries.

– ‘porteuse d’espoir’-

Les responsables de la Cité de l’objet connecté, qui emploie une dizaine de collaborateurs pour le moment, espèrent drainer à terme 150 porteurs de projets pour un chiffre d?affaires direct espéré de 3 millions d’euros d?ici à quatre ans. Mais son ambition est surtout d?y couver de nouvelles pépites numériques, capables de s’intégrer sur le territoire

Place forte dans les années 80-90 de l?électronique grand public (Nec, Packard-Bell, Thomson Multimédia?), Angers mise sur l’activité de la Cité de l?objet connecté pour appuyer le renouveau d?une filière que portent aujourd?hui des PME (Evolis, Eolane, Afone, Creative Eurecom?) et de brillantes starts-up (Qowisio, Octave, Novotech?). “C?est difficile à dire, mais à l’horizon de 5 ans, si 20 % des projets sont réalisés, ça peut représenter 400 à 500 emplois sur la région”, indique Thierry Sachot, le directeur du site, détaché par le groupe Eolane.

Mais le projet dépasse le seul secteur de l?électronique.

Parmi les dix-sept associés réunis autour d?Eolane et d?Eric Careel, on trouvent également des mutuelles (Harmonie Mutuelle, Inter Mutuelles Téléassistance) et des grands groupes prescripteurs ou créateurs de projets (Orange et Bouygues, m2ocity, Docapost, Air Liquide).

“Cette initiative privée est porteuse d?espoirs pour notre territoire non seulement en matière d?emplois mais aussi en termes de rayonnement”, estime Christophe Béchu, maire (UMP) d?Angers et président de l?agglomération qui a racheté et aménagé les locaux où s?est installée la cité de l?objet connecté.

Etat et Région ont aussi largement soutenu le projet en l’amorçant à hauteur d?1,5 million d?euros chacun, via le Programme d?investissement d’avenir (PIA) pour le premier et une subvention et des prêts pour la seconde.