Le nouveau patron de Sanofi mise sur les lancements et la recherche

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és du nouveau directeur général de Sanofi Olivier Brandicourt (Photo : Eric Piermont)

[30/04/2015 09:00:18] Paris (AFP) Le nouveau directeur général de Sanofi Olivier Brandicourt, arrivé à la tête du groupe pharmaceutique début avril, se fixe comme premières priorités les nouveaux produits et la recherche, après un premier trimestre où les ventes ont progressé mais le résultat net a baissé.

Le groupe a publié jeudi un bénéfice net en baisse de 5,6% au premier trimestre, à 1,02 milliard d’euros, pour un chiffre d’affaires en hausse de 12,3% à 8,81 milliards d’euros.

Les ventes ont notamment bénéficié d’un effet devises positif de 9,9 points, reflétant la baisse de l’euro par rapport au dollar. A changes constant, la hausse du chiffre d’affaires se situe à 2,4%.

Le “bénéfice net par action des activités”, indicateur privilégié par le groupe pour mesurer sa performance économique, ressort à 1,32 euro en hausse de 2,6% à changes constants (et de 12,8% en données publiées). Un niveau supérieur au consensus établi par l’agence Bloomberg.

M. Brandicourt a salué “un bon et solide début d’année”, avec “des résultats plus solides qu’anticipé”.

Sanofi a confirmé sa prévision pour 2015 d’un bénéfice net par action des activités “stable à en légère progression, à taux de change moyens constants”.

Le groupe a relevé son estimation de l’impact positif des changes sur l’année, désormais attendu à 12% si les parités restent identiques à la celles de la fin mars.

Le nouveau patron du groupe, qui présentait ses premiers résultats trimestriels, a mis l’accent sur les nouveaux produits et la recherche et développement comme ses priorités à court terme.

“Je serai fortement concentré sur le lancement réussi de nombreux médicaments et vaccins” et “je ferai en sorte que nous conservions une forte dynamique en R&D (et) innovation”, a-t-il dit lors d’une conférence téléphonique,

Sanofi est “très bien positionné dans cette industrie et dans un environnement en évolution”, a-t-il assuré. Le groupe détient “un leadership dans ses principales activités” et compte “une grande force commerciale et d’excellentes capacités en marketing”, a ajouté M. Brandicourt qui a rencontré les équipes de direction en Europe et aux Etats-Unis et se rendra prochainement en Chine et au Japon.

Pour le directeur général, plusieurs produits futurs ont des opportunités semblables aux grands succès du groupe. Il a ainsi cité le Praluent (alirocumab) dans l’hypercholestérolémie, le vaccin contre la dengue dont les premières autorisations sont attendues en fin d’année, et le dupilumab dans l’asthme et la dermatite atopique.

– Diabète en baisse sur l’année –

Au premier trimestre, le groupe a pâti de la diminution attendue du chiffre d’affaires de la division diabète (1,8 milliard d’euros), suite à la baisse des prix de son produit phare, l’insuline Lantus, aux Etats-Unis, malgré une progression dans les pays émergents et en Europe.

Sanofi estime que sur l’année, la baisse pour le secteur diabète devrait être, à changes constants, du même ordre qu’au premier trimestre (-3,2%).

Cette estimation constitue “une légère révision”, a reconnu le directeur financier Jérôme Contamine. Sanofi tablait jusque là sur des ventes stables cette année en diabète. Mais les perspectives à long terme “n’ont pas changé”, a ajouté M. Brandicourt.

Le groupe a fait valoir que son insuline de nouvelle génération Toujeo avait obtenu un accès au marché plus rapide que prévu aux Etats-Unis. Le groupe entend la commercialiser au même prix que Lantus, a indiqué M. Contamine. Toujeo vient aussi d’obtenir son approbation en Europe.

Sanofi a en revanche enregistré une bonne performance de sa filiale américaine Genzyme (maladies rares, sclérose en plaques) dont les ventes ont bondi de près de 31% à changes constants, ainsi que du côté du pôle Santé animale en hausse de 13,5%, toujours à changes constants.

La Santé grand public a également progressé, alors que les vaccins ont baissé, mais le groupe mise sur un rétablissement à partir du deuxième trimestre.

Les marchés émergents ont été la zone la plus dynamique avec une croissance de 7,3% à changes constants.

Tous ces secteurs étaient jusque là répertoriés sous le terme de “plateformes de croissance”, une expression chère au prédécesseur de M. Brandicourt, Chris Viehbacher, mais qui n’est plus à l’ordre du jour dans les résultats du premier trimestre.

A la Bourse de Paris, vers 10h04, l’action Sanofi perdait 0,88% à 90,75 euros, dans un marché en repli de 0,66%.